Le wali au chevet d’Iferhounène

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Le nouveau wali de Tizi-Ouzou, en l’occurrence M. Merad Brahim, accompagné d’une importante délégation composée notamment de toutes les directions des services de wilaya, s’est rendu avant-hier à Iferhounène.

Une visite unique en son genre depuis la création de cette daïra, et ce, avec le concours du président de l’APC d’Iferhounène, M. Hamid Aït Saïd, qui «a déblayé le terrain pour que cette tournée ait lieu», dira le wali devant les représentants de la société civile, en l’occurrence les comités des villages. À son arrivée à Iferhounène aux environs de 08h du matin, M. Merad s’est recueilli devant le monument des martyrs des 1 600 chouhada de la daïra, lequel, a-t-il dit, «est un vrai chef d’œuvre de par son architecture et son lieu d’implantation, (Tizi Bouirène)», avant d’emprunter le CCN° 6 pour se rendre vers la commune d’Imsouhal, en compagnie du chef de daïra, de son secrétaire général et des services de sécurité. Sur les lieux, il a inspecté la station de refoulement sise au lieu dit «Assif Remane», une station réalisée à coups de milliards, qui ne fonctionne ni en été à cause de la sécheresse de la rivière, ni en hiver à cause de la boue provenant de l’oued d’Illiltène. Cependant et après constat, le 1er responsable de la wilaya a promis le renouvellement des équipements de la station ainsi que la réalisation d’un second bassin de décantation. Ensuite, les membres de la délégation sont remontés vers le chef-lieu communal, où ils avaient constaté de visu l’avancement des travaux du lycée communal qui a accusé un retard considérable, notamment dans certains groupes. D’ailleurs, à cet effet, le wali a demandé aux entreprises d’accélérer les travaux afin de réceptionner l’établissement pour la rentrée scolaire prochaine. Par ailleurs, le directeur de la santé et de la population a promis «d’ouvrir deux maternités rurales au niveau des polycliniques d’Imsouhal et d’Illiltène, et les doter d’ambulances».

Après cette virée dans la localité d’Imsouhal, la délégation wilayale a pris le chemin de la municipalité d’Illiltène.

Là-bas, le wali a inspecté les sites des glissements de terrains à Aït Adellah et la coulée de boue d’Aït Aïssa Ouyahia et a instruit les responsables concernés à trouver des solutions à ces problèmes, en ordonnant l’engagement d’un bureau spécialisé dans l’étude géophysique des sols ainsi que la déviation des pluies torrentielles et la protection des berges, afin de se prémunir d’éventuelles pertes humaines, étant donné que Tizi-Ouzou «est classée zone à risque pouvant être touchée par un phénomène naturel à 13/14, à l’exception du vent de sable», a souligné le wali. D’autres parts, le wali a promis la réalisation d’un forage d’eau à la cité des 60 logements, ainsi que la réalisation d’un stade communal en gazon synthétique et une salle de sport polyvalente.

Du retour d’Illiltène, la délégation de wilaya s’est enquise de la situation qui prévaut dans la localité d’Iferhounène, à savoir les 24 logements APC-CNEP qui sont «une véritable niche à pigeons», comme l’a souligné le maire, ainsi que les 20 logements OPGI, en face du siège de la sûreté de daïra. La délégation s’est déplacée aussi au site des 100 logements sis à Tizi El Djamaa.

Le wali à l’écoute de la société civile

En outre et après la tournée dans les trois communes citées précédemment, une rencontre entre les comités des villages, le wali et la délégation qui l’accompagnait, en présence des autorités locales, fut organisée au niveau du CEM Ben Mouhoub de Gurdja. Après les échanges protocolaires entre le chef de daïra qui a ouvert la séance, la parole fut donnée au wali qui a rendu un vibrant hommage aux populations de cette région héroïque, qui a payé un lourd tribut pendant la guerre de libération nationale, en félicitant au passage les responsables locaux quant aux acquis qui ont été réalisés dans différents domaines dans cette daïra, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, même s’il admet qu’il y a d’autres réalisations qui restent à concrétiser, notamment en matière d’AEP, dues à la conséquence du manque de ressources hydriques qu’il faudrait compenser par le captage de sources et la réalisation de forages. Comme il a évoqué aussi l’ouverture de pistes agricoles pour désenclaver la région et permettre ainsi la création d’emplois, notamment dans les élevages, l’arboriculture, le travail agricole, apparemment, dans la commune d’Imsouhal qui dispose de superficies exploitables, tout en préconisant la création de micros zones d’activités, en instruisant la direction des forêts à apporter son soutien à ceux désirant travailler dans ce domaine d’activité.

Cependant, le 1er magistrat de la wilaya a cerné tous les problèmes que vivent ces trois communes relevant de la daïra d’Iferhounène. Il a répondu sans détour et avec clarté aux doléances exprimées par les représentants des comités des villages, en promettant à ces derniers de solutionner leurs problèmes mais dans un cadre légal, sans avoir recours à la fermeture des mairies et des routes ou à des oppositions qui pénalisent le citoyen. D’ailleurs, il a évoqué l’opposition émise par une famille du village Menia, interdisant la traversée du réseau d’acheminement du gaz de ville vers Illiltène par leurs terres, alors qu’eux habitent à Alger et jouissent de toutes les commodités de la vie. À cet effet, le 1er magistrat de la wilaya «n’hésitera pas à asseoir l’autorité de l’État contre toute entrave ou obstruction à tout projet relevant d’utilité publique, quitte à faire appel aux forces de sécurité», a-t-il mentionné sans menace. Car, ajoutera-t-il, «si nous y sommes là c’est pour travailler dans l’intérêt du citoyen et non le contraire. Quant à ceux qui dressent des obstacles à l’encontre de la concrétisation des projets d’utilité publique, c’est à eux d’ester l’état en justice, pas à nous ! Cependant, ceci ne se fera qu’après épuisement de toute solution pacifique».

Par ailleurs, l’hôte d’Iferhounène est subjugué par les paysage féeriques de cette zone reculée de Kabylie, qui, a-t-il dit, «recèle pas mal de sites touristiques générateurs d’emplois qu’il faudrait exploiter». Concernant les interventions des comités de villages, se sont les mêmes préoccupations qui sont évoquées par tous, à savoir l’habitat, l’eau, les pistes, les chemins, les infrastructures pour jeunes, etc. que les maires avaient, d’ailleurs, soumis au préalable au wali, excepté Hamid Aït Said, P/APC d’Illiltène, qui s’est plaint du retard de la réalisation de certains projets, à savoir le stade communal, la liste des intempéries qui n’a pas été satisfaite, comme il a posé aussi la question au DLEP sur les 40 milliards de centimes investis dans la construction des 1 200 logements sociaux de Tizi El Djamaa. Cependant, le chargé du dossier lui a donné des explications, mais ce dernier n’était pas convaincu par sa réponse. Néanmoins, s’il y avait une intervention qui a failli émailler le déroulement de la rencontre, c’est celle de Chérif Azouau, élu du FFS, qui a demandé au wali «de diligenter une enquête à l’encontre du maire d’Iferhounène qui a refusé de présenter un état des lieux en 2012, selon l’article 68 du code communal, ainsi que sur les 19 logements attribués en catimini pour récolter des voix lors de la campagne électorale de 2012».

D’autre part, l’élu du FFS dénonce «le bradage de l’assiette foncière au profit d’un promoteur immobilier, et ce, malgré le rejet de la délibération par arrêté de l’ex-wali, en présentant des documents à l’appui», a-t-il souligné (documents qu’il a remis au wali après la levée de la séance). En revanche, le maire s’en défendra, en répondant à son vis-à-vis : «C’est à la CNL de rejeter les dossiers incompatibles, ce n’est pas à moi d’en juger qui ouvre le droit ou pas». Quant à la commission d’enquête, il était pour la diligence de cette dernière. De peur que cette prise de contact ne se transforme à des échanges verbaux entre les deux protagonistes, le wali intima à ces derniers que «l’heure n’est pas aux rendements des comptes, mais au travail». Par ailleurs et avant la levée de la séance, le wali informa l’assistance que la wilaya de Tizi-Ouzou dispose d’une enveloppe financière globale de 35 000 milliards de centimes, une somme qui ne sera pas consommée dans les 5 ans à venir. À cet effet, il demanda aux APC de lui adresser des listes des programmes urgents restés en suspens, afin d’achever au moins les projets commencés avant la fin de l’année en cours».

A.M

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