Qualité pharmaceutique et efficacité thérapeutique ; Optimiser les coûts de la production pharmaceutique ; Rôle du pharmacien hospitalier en oncologie ; Un médicament efficace pour mieux servir le malade et le rôle de la biotechnologie dans l’amélioration de l’efficacité du médicament.
Il s’agit là des points centraux développés par les différents intervenants lors des 4èmes journées sur la pharmacie hospitalière, organisées depuis hier au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou ayant pour thème «La pharmacie hospitalière entre génétique, princeps et biotechnologie», et qui s’étaleront sur deux jours. Les intervenants sont bien évidemment issus de la communauté médicale venue des quatre coins du pays. Lors de son intervention d’ouverture, le Pr Ziri Abès, DG du CHU Nedir Mohamed, a mis en évidence l’apport de la formation du personnel médical pour une meilleure prise en charge des patients. Pour lui, les différents séminaires et journées d’études qu’organise régulièrement le CHU de Tizi-Ouzou s’inscrivent dans cette optique. Intervenant à son tour, le DSP de Tizi-Ouzou a indiqué que «la cagnotte financière allouée à la pharmacie hospitalière de Tizi-Ouzou, en termes de budget primitif, est de 345 milliards de centimes». Et que l’enveloppe financière globale destinée à ce secteur à la fin de cette année «sera d’ordre de 445 milliards de centimes», ajoutera le DSP, tout en précisant que le taux de consommation de cette cagnotte est de 380 milliards de centimes. Pour lui, il s’agit de l’intérêt vital qu’accordent les autorités locales au secteur de la pharmacie hospitalière. De son côté le Pr K. Mansouri, du laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, a axé son intervention sur le rôle du pharmacien hospitalier en oncologie dans les réunions pluridisciplinaires de concertation. Pour lui, la qualité pharmaceutique ne peut produire que la qualité thérapeutique. «La mauvaise qualité des médicaments entraîne un échec thérapeutique», précise-t-il. Ceci étant, l’intervenant a fait savoir que la qualité est impérative pour les médicaments, que ce soit pour les novants ou pour les génériques. Abondant dans le même sens, il a souligné que la qualité du médicament est liée, intrinsèquement, à celle des matières premières dont-ils proviennent et à la fiabilité des essais d’équivalence thérapeutique. Et ce, sans pour autant ne pas signaler de sa part, l’impératif de suivre le médicament pour éviter les risques médicamenteux. Et d’ajouter que «la mise sur le marché des médicaments est subordonnée à leur conformité à des normes acceptables de qualité de sécurité et d’efficacité thérapeutique». Au sujet de la provenance des matières premières pour l’industrie du médicament, le Pr Mansouri dira que «22% de celles-ci proviennent de l’Inde et de la Chine». Intervenant à son tour, le Pr K. Bouzid du comité national de lutte anti-cancer, a fait savoir que le plan national anti-cancer initié par le président de la République, vise aussi au développement de la pharmacie oncologique. Mettant en évidence la place de la pharmacie au CHU de Tizi-Ouzou, l’orateur dira que 24 pharmaciens exercent d’une manière permanente dans cet établissement et que 10 le font dans le cadre du pré-emploi. Pour lui et dans sa communication centrée sur «le rôle du pharmacien hospitalier en oncologie dans les réunions pluridisciplinaires de concertation», une meilleure pharmacie en oncologie vise à démystifier complètement le cancer. S’inscrivant dans cette optique, il a indiqué que le pharmacien hospitalier est un scientifique avant qu’il ne soit un gestionnaire. Car, de surcroit, d’après le Pr Bouzid, le pharmacien joue un rôle prépondérant dans la rationalisation des couts destinés aux médicaments. Suivant son analyse sur la question des coûts destinés à l’octroi des médicaments anti-cancer, il dira que 200 000 dollars sont dépensés annuellement pour chaque patient en Algérie, et ce, sans omettre d’indiquer que 48 000 nouveaux cas atteints de la maladie du cancer sont enregistrés chaque année dans le pays. Et pour y faire face à cette situation alarmante, le Pr Bouzid fait savoir qu’une stratégie nationale a été mise en place dans ce sens afin de centraliser les données réelles d’ici 2019. Des données qui vont déterminer, selon lui, le nombre exact de mortalités d’une part et de l’autre, il s’agit de multiplier la création de centres anti-cancer en Algérie et d’optimiser de surcroit ceux déjà existants. Le Pr Boulassel, du service de médecine légale au CHU de Tizi-Ouzou, a axé son intervention sur les cas d’intoxication au vanadium. Selon l’orateur, il s’agit d’une intoxication mortelle et que la thérapeutique pour y parer à ces intoxications est toujours absente à défaut de la disponibilité de produits pharmaceutiques y inhérents. La solution : C’est d’intensifier la coopération méditerranéenne dans l’investigation et la recherche scientifique dans l’exploration de l’intoxication au vanadium, dans le sens de parvenir au produit pharmaceutique adéquat dans les délais et d’économiser les coûts par conséquent. L’inconvénient : La distance séparant les pays de la région et les politiques de confidentialité qu’entretiennent ces pays entre eux, freinent les recherches dans l’investigation du vanadium. Le Pr Boulassel a souligné en outre, que le nombre d’autopsies qu’effectue le CHU de Tizi-Ouzou par année est approximativement de 266. Par ailleurs, il est à noter que ces journées consacrées à la pharmacie hospitalière qu’organise le CHU de Tizi-Ouzou, sont dédiées à la mémoire du défunt Pr Rabah Ferhat, décédé il y a de cela plus d’un mois. Pour rappel, c’est au Pr Rabah Ferhat que revient le mérite de la création du service d’oncologie médicale de Tizi-Ouzou en 2006, ainsi que de la promotion et le développement de cette spécialité à Tizi-Ouzou, Boumerdes, Bouira et Bejaïa. De même qu’il a été le fondateur de la société algérienne d’oncologie médicale. Cet effort du feu Pr Rabah Ferhat a grandement atténué la souffrance et contribué à la guérison de nombreux malades atteints de cancer au niveau national.
Rachid B.