Bedoui secoue les cols blancs

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Le ministre d'État, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Nourddine Bedoui, a effectué, jeudi dernier, une visite marathon dans la wilaya de Bouira, où il a inspecté une dizaine de chantiers relevant de son secteur et de celui de l’investissement.

Il a assisté au lancement de l’opération de décentralisation des documents administratifs à tous les services de l’état civil à Bouira, qui a été choisie comme wilaya pilote suite à la création du registre national de l’état civil. La situation de l’investissement local et des zones d’activités au niveau de chaque commune de la wilaya a été également passé en revu. M. Bedoui a tenu à réaffirmer l’engagement de l’État pour le financement, l’accompagnement et l’encadrement des efforts d’investissements à l’échelle locale. Le ministre de l’Intérieur n’a pas omis également, de rendre un vibrant hommage aux différents corps de sécurité ayant défendu la patrie durant l’année 1990, les gardes communaux et les patriotes notamment, tout en affirmant l’engagement serein du gouvernement pour la prise en charge de leurs préoccupations. M. Bedoui s’est également prononcé à propos du dossier des fusils de chasse confisqués durant la décennie noire, en affirmant que «ses services travaillent pour résoudre ce dossier dans les plus brefs délais».

En finir avec la paperasse

Lors de la première étape de sa longue tournée, au niveau de la nouvelle antenne de l’état civile de la commune de Lakhdaria, le ministre a insisté sur l’amélioration des conditions d’accueil des citoyens au niveau des différents services d’état civil, mais aussi sur l’allégement des procédures administratives et des dossiers demandés pour l’obtention de déférents documents. «Je vous demande de suivre les efforts du gouvernement pour la décentralisation et la réforme du secteur public. Vous avez la liberté d’agir dans ce sens. Nos services doivent fédérer leurs efforts pour la suppression de tout document non-utile, aussi pour la généralisation de l’outil informatique dans nos services», dira-t-il. M. Bedoui a également affirmé que l’objectif du gouvernement est de mettre en place un système de «e-administration», via la généralisation de l’outil informatique, mais aussi via la formation des agents de l’administration locale d’une manière permanente. «Notre objectif premier est de mettre un terme à toute cette paperasse, qui n’est pas vraiment très utiles. D’ailleurs, nous consommons des sommes pharamineuses des caisses de l’État rien que pour ces documents inutiles. Notre souhait est que nos fonctionnaires nous accompagnent dans cette mission, qui est celle d’en-finir avec ces papiers et de mettre en place un système d’administration informatisée sans le moindre papier, ou tout se fera via le net», ajoutera-t-il. Dans le même sillage, l’hôte de Bouira a annoncé que la carte d’identité magnétique sera généralisée à partir du mois de janvier prochain, sur l’ensemble du territoire national. «Aujourd’hui, nous avons pu établir le réseau national pour les passeport biométrique, qui est devenu une réalité dans nos services après plusieurs années d’attente. Nous avons actuellement tous les moyens nécessaires pour son établissement», soulignera M. Bedoui. Concernant le permis de conduire magnétique, le même responsable a tenu à affirmer qu’il s’agit «d’une opération complexe et qui nécessite la coordination de plusieurs services pour son aboutissement, à savoir le département de transport, les services de sécurité et les collectivités locales. «Nous travaillons actuellement dans l’objectif de mettre en place un fichier propre à ce document accessible et alimenté par ces trois départements. Le projet va aboutir dans un futur proche, car il s’inscrit dans le cadre du programme gouvernemental pour la modernisation de l’administration locale», enchainera-t-il. L’hôte de Bouira a, par ailleurs, appelé les responsables locaux «pour la rationalisation des dépenses publiques et à l’accompagnement des projets créateurs d’emplois et de richesses à l’échelle de leurs communes». Agissant dans cette optique, les services de la wilaya de Bouira n’ont pas lésiné leurs efforts pour la mise en exécution de ces nouvelles mesures. Ainsi et d’après les statiques présentées, la wilaya de Bouira a réservé une cagnotte globale de près de 666 milliards de dinars pour le financement des différentes opérations, portant sur la décentralisation et la modernisation des services de l’état civil sur les 45 communes qu’elle compte. Ainsi et depuis 2013, ce ne sont pas moins de 31 nouvelles antennes d’état civil et 07 nouveaux sièges d’APC qui ont été réalisés. L’ensemble de ses entités administratives ont été équipées en matériel informatique adéquat et raccordées au réseau de la fibre optique, avec une cagnotte avoisinant les 65 millions de dinars. Le volet de la formation du personnel de l’état civil aux nouvelles technologies n’a pas été omis, puisque ce ne sont pas moins de 588 agents d’état civil qui ont été formés durant l’année 2015. Pour le transfert des documents administratifs (passeport biométrique, carte d’identité nationale, carte grise et permis de conduire) des services des daïras à ceux des mairies, la wilaya de Bouira a adopté à partir du mois de septembre 2015, un programme d’action portant sur la désignation de 12 APC pilotes, et ce, en attendant la généralisation de cette opération au profit des 33 communes restantes. Les citoyens pourront, désormais, retirer ces deux documents administratifs dans n’importe quelle commune à travers le territoire de la wilaya. Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’engagement du gouvernement à améliorer le service public et à alléger les procédures administratives pour les citoyens.

Le fonds de solidarité des collectivités locales au service de l’investissement

L’investissement local était également au centre de la visite du ministre qui a insisté sur le développement local ainsi que sur la prise en charge des préoccupations des investisseurs locaux. «La wilaya de Bouira est une wilaya multi- dimensionnelle, qui dispose de l’ensemble des moyens lui permettront d’accéder au registre d’une wilaya-pôle d’industrie, d’agriculture et du tourisme. Pour ce faire, l’Etat s’engage à aider financièrement les efforts consentis à l’échelle locale pour l’investissement, notamment via les nouvelles zones d’activités et autres zones industrielles», a-t-il affirmé. Ainsi et lors de la seconde étape de sa visite, au niveau de la zone d’activité de la commune d’Aomar, M. Bedoui a insisté auprès des responsables de la wilaya pour l’accompagnement de l’investissement porteur de richesses et d’emploi. «Vous devez faciliter la tâche aux investisseurs sincères et engagés au service de l’emploi et du développement local. Essayez de réduire au maximum les démarches administratives et de fournir le foncier industriel au profit de ces investisseurs», dira le ministre de l’Intérieur. M. Bedoui a également incité les responsables locaux à récupérer des assiettes foncières abritant les projets défaillants. «Nous devons valoriser le foncier industriel dont nous disposons, tout en encourageant les investisseurs sincères porteurs de richesses et d’emplois», soulignera-t-il. Répondant aux préoccupations des entrepreneurs locaux, notamment concernant la viabilisation des zones d’activités de la wilaya, le même responsable a affirmé que les services du ministère de l’Intérieur ont donné leur accord pour le financement des opérations de création et de viabilisation des zones d’activités via les caisses du fond de solidarité des collectivité locales. M. Bedoui a annoncé dans le même sillage, que le projet de la nouvelle zone industrielle de la commune de Dirah, au sud de Bouira, sera entièrement financé par le fond de solidarité des collectivités locales. «L’État mettra tout à disposition du développement de l’investissement, car nous devons sortir de la dépendance des hydrocarbures», a-t-il commenté. À noter que la wilaya de Bouira compte pas moins de 13 zones d’activités (Z.A.C), réparties à travers 12 communes, totalisant une superficie de 109 hectares. Deux nouvelles zones d’activités sont actuellement en cours de réalisation au niveau des communes de Bir Ghbalou et d’El-Hachimia. Une méga zone industrielle est actuellement en voie d’achèvement au niveau de la commune de Oued El-Berdi, ainsi que quatre zones d’expansion touristique (Z.E.T) au niveau des sites de Hammam K’sana (commune d’El-Hachimia), Tikjda (commune d’El-Asnam), Tala Rana (commune de Saharidj) et la forêt d’Errich (commune de Bouira). Ces zones économiques totalisent un nombre de 120 projets opérationnels. 155 autres projets sont actuellement en cours de lancement.

Aux gardes communaux et les patriotes : «L’Algérie n’oubliera jamais vos sacrifices»

À la fin de sa tournée et lors de sa rencontre avec les élus et la société civile de la wilaya au niveau de l’auditorium de l’université M. Bedoui a abordé certains sujets d’actualité notamment les dossiers des gardes communaux et des patriotes, mobilisés durant les années de terrorisme. Des dossiers épineux que l’État n’arrive toujours pas à résoudre. D’emblée, M. Bedoui a tenu à rendre un vibrant hommage à «tous ceux qui ont porté les armes et défendu la patrie, au moment où elle était menacée de toutes parts. Vous êtes une partie de nous et nous sommes une partie de vous. L’Algérie n’oubliera jamais vos sacrifices», dira-t-il, avant d’ajouter : «Je tiens aussi à rassurer les gardes communaux quant à la concrétisation de l’ensemble des accords signés entre les deux parties, dans les plus brefs délais». Avant de réitérer son appel aux négociations et au débat avec les représentants de ce corps, en leur disant : «Nos portes sont toujours ouvertes pour que vous puissiez poser vos préoccupations».

Vers la compensation des fusils de chasse non encore resitués

Le ministre de l’Intérieur s’est également exprimé à propos des fusils de chasse confisqués par l’État au début des années 1990. M. Bedoui a affirmé que ses services travaillent pour la mise en application des directives du Premier ministre, portant sur la restitution de l’ensemble de ces armes dans les plus brefs délais. M. Bedoui a avoué cependant, que certaines armes n’ont pas encore été récupérées par les services du ministère de la Défense et d’autres sont en état d’usure et ne peuvent être utilisés, en raison de la longue durée de stockage. Pour ce cas, le même responsable s’est engagé à la compensation des propriétaires, via notamment l’achat de nouveaux fusils. «Nous travaillons en colocation avec les services du ministère de la Défense, à récupérer tous les fusils distribués aux citoyens dans le cadre des plans d’auto-défense, et ce, dans l’objectif de les resituer à leurs propriétaires dans les plus brefs délais», a-t-il martelé avant d’ajouter : «Pour les armes qui sont en état d’usure, nous tenons à rassurer les propriétaires que de nouvelles armes du même calibre, leurs seront bientôt remis».

O. K.

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