Ali Benhadj hôte du RCD

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Les plus virulents des détracteurs de Saïd Sadi n’auraient pas imaginé un jour une dérive comme celle d’avant-hier à la salle Harcha à Alger : Ali Benhadj en personne était venu assister au meeting !

Le chef du RCD a déclaré durant cette dernière rencontre, tenue dans la capitale, qu’il avait mené “la meilleure” et “la plus belle campagne électorale”. Les titres de la presse nationale par pudeur pour une partie d’entre eux, et par “soutien au docteur” pour l’autre n’ont pas jugé utile de rapporter toutes les insultes qu’il a proférées durant toute cette campagne. La stratégie est maintenant bien connue. Pour éviter tout débat politique, le “leader des démocrates” accuse tout le monde de mouiller dans la corruption et la délinquance.

Evidemment, et tout le monde l’aura remarqué, les “corrompus” et les “pourris” sont tous dans le camp des démocrates.

A partir de cette conviction, le chef du RCD a annoncé lundi dernier la constitution d’un front contre la corruption avec… le FLN.

Il est vrai qu’avec ce dernier parti, Sadi semble être parfaitement à l’aise et même un tantinet fier de cette alliance. On n’en veut pour preuve que la présence de Abdelaziz Belkhadem, en qualité d’invité d’honneur au dernier congrès du RCD. En plus de Belkhadem, l’alliance s’étend à Ali Yahia Abdennour, et depuis lundi (du moins publiquement) à Ali Benhadj, le numéro 2 de l’ex-Fis.

Cette nouvelle “orientation” du RCD choque plus d’un démocrate dans le pays ; à commencer par le collectif militant de ce parti. Les observateurs estiment que le chef du RCD, dans un deal à découvrir, est tenu de présenter “des gages de bonne volonté” pour être accepté et admis dans le lobby des reconciliateurs. A ce sujet, en plus du rapprochement contre- nature avec les Belkhadem, Ali Yahia, Benhadj et consorts, “le leader du camp démocratique” a évité d’évoquer les positions de son parti au sujet du terrorisme islamiste. Pour “éclipser” le sujet et faire diversion, Sadi a choisi un thème bâteau pour sa campagne : la lutte contre la corruption. Un sujet sur lequel tout le monde s’accorde, et qui ne crée aucune friction avec ses nouveaux alliés.

Il est évident que le temps a fait son œuvre, et les ambitions aidant, le chef du RCD a viré de bord. Après avoir appelé ses militants à rejeter le texte de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Sadi leur impose… Ali Benhadj et Belkhadem.

C. A.

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