« Personnellement, quand on me parle du pétrole, j’évoque toujours une immense réalisation de mon ami ‘’l’homme’’. Pendant des millénaires, le pétrole était resté, pas loin de nous dans la terre, préservé par l’obscurité du rôle qu’il tenait sur le théâtre de l’utilité. Presque subitement, c’est l’homme qui lui a trouvé les qualités d’un véhicule concentré de l’énergie solaire fossile, particulièrement commode à extraire du sol et à transporter. Avec un véritable enthousiasme, il s’est appliqué à en faire jaillir des quantités croissantes et à l’offrir à la consommation sous des formes appropriées, en qualité et en prix. Il est compréhensible que si le pétrole était aussi rare que l’essence de rose, il ne serait pas entré dans la compétition des réalisations techniques, des phénomènes sociaux et politiques (…) Le pétrole aura donc été, dans notre civilisation, un épisode mouvant, sensationnel, éphémère dans ses aspects successifs. ‘’Le pétrole est dans nos cerveaux’’. Le sol ne le donne pas spontanément à ceux qui se contentent de paître leurs troupeaux à sa surface ; il le réserve comme privilège à ceux qui ont l’audace, la force et l’intelligence d’aller le chercher dans les aires réduites et cachées…Primitivement, l’homme a capturé le pétrole au moment où il se sauvait du sol vers l’extérieur par des affleurements. Puis, il s’est appliqué à prévenir cette fuite en l’attrapant dans les terriers d’où il venait. Se faisant, il a trouvé des cachettes fermées, s’est orienté vers la recherche systématique des pièges retenant ce minerai nomade. Enfin, voyant que ceux-ci sont lointains, onéreux à atteindre, et risquent d’être stériles, il procéda à des études générales pour déterminer les régions où le gibier a eu les meilleures chances de prendre naissance, avant de commencer à se mouvoir. Puis, il a suivi ses déplacements jusqu’à son immobilisation temporaire dans une localisation actuelle. «
