Lors d’une randonnée, le 25 octobre dernier, nous avons découvert un village, ou à vrai dire une perle rare, "tapie" dans un coin pas très visité.
Il s’agit du village de Handis, situé à 10 Kms du chef-lieu communal d’Aït R’zine. De prime abord, et à mesure que ce village rustique se déclinait, nous avons remarqué la particularité du sol de ce patelin. En effet, les terres agricoles tiennent de vastes surfaces plantées d’oliviers plusieurs fois séculaires. La couleur du sol tire vers le rouge ocre. Un rouge qui « assaillit » presque le regard du visiteur. Le sol est d’une qualité agricole irréprochable. »C’est un trésor ! », s’exclame Hamouda, notre accompagnateur. En fait, cette couleur du sol est due à la forte présence de l’oxyde du fer. La couleur de ces terres nous rappelle celle des dunes entourant les oasis de la mythique Timimoun. Inutile de vous décrire la beauté de ce village de Handis, qui était pour nous une découverte. »Eh oui, ça existe des endroits féeriques dans notre région, qui n’ont rien à envier à ceux existant de part le monde! », précise notre interlocuteur. Ce qui nous a frappés à Handis, c’était ce calme exorcisant et cette quiétude conjugués à la bienveillance des habitants qui vaquaient à leurs occupations. L’on utilise encore le baudet ici, à Handis, comme ce vieil homme qui enfourchait le sien, donnant le décor d’un village rustique par excellence, même si les fermettes (maisons rurales) ont cédé la place à de nouvelles bâtisses, souvent de petites villas. Chemin faisant, nous avons constaté que la plupart des terres agricoles ne sont pas travaillées, hormis quelques cultures vivrières qui émergent du sol.
« Ifelfel Aâbbas », le poivron du terroir!
Ici, le poivron rouge, appelé localement « Ifelfel Aâbbas », fait le succès depuis des lustres. Presque tous les jardins sont plantés de ce légume, qui est cultivé pour la consommation locale et la commercialisation, du moment qu’il est asséché moulu et vendu à 700 da ! Cette culture est très répandue dans la région des Ath Abbas, dont Handis fait partie, en ce sens que le poivron rouge, utilisé comme colorant alimentaire naturel des sauces (du couscous notamment) rapporte des revenus supplémentaires non-négligeables aux ménages. Le chemin qui « fend » Handis est en bon état, ce qui est rare dans ces contrées. Ce village est peuplé par environ un millier d’habitants, où il n’y a que 2 ou 3 commerces de l’alimentation générale. Une mosquée, une école primaire et des huileries vous « accueillent », à mesure que la route se déroule devant vous. Franchement, ce village est « ensorcelant » avec ses fermes, où sont plantés des néfliers, des figuiers et d’autres arbres fruitiers. Mais l’extension urbaine anarchique semble rattraper cette « perle », où l’architecture sans harmonie prend le dessus. « Avec ses vastes terres fertiles, Handis peut alimenter toute la wilaya de Béjaïa en légumes, surtout en pomme de terre! », suggère, Hamouda, notre accompagnateur. Franchement, les habitants de Handis n’ont pas besoin d’aller travailler ailleurs, car avec les terres agricoles qu’ils possèdent, ils peuvent vivre aisément comme des rois! Etant donné que l’agriculture est un secteur très rentable, pour peu qu’on ait la volonté la persévérance et les moyens. Les villageois peuvent aligner plusieurs activités à la fois: L’oléiculture, l’apiculture, les cultures maraîchères, l’élevage (bovin, ovin, avicole,…) l’aliment du bétail,… Malheureusement, il semblerait que ce secteur demeure encore dédaigné par beaucoup de jeunes notamment, qui préfèrent les métiers qui fatiguent peu et qui rapportent beaucoup!
Syphax Y.