En finir avec le problème d’eau !

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Les citoyens de la daïra de Béni Yenni, et particulièrement deux des trois communes composant cette dernière, à savoir Yattafen et Iboudraren, endurent un calvaire à cause du manque d’eau.

À cet effet, un nouveau siège pour l’Algérienne des eaux a été inauguré le 1er novembre à 14h, au chef-lieu de daïra de Béni Yenni. Et ce, par le directeur régional Merzouk Maamar, accompagné du chef de daïra, des trois maires des communes composant la daïra, des subdivisionnaires que ce soit de l’ADE ou de l’hydraulique ainsi que de plusieurs citoyens venus des trois communes. Cette opportunité a été justement saisie par les deux maires de Yattafen et d’Iboudraren pour soulever les souffrances des citoyens de leurs municipalités respectives en matière d’eau potable. Et c’est le directeur régional qui a ouvert le débat par cette allocution de bienvenue, en expliquant le rôle de l’ADE auprès des citoyens. «Soyez les bienvenus à l’ADE, avec l’installation de ce siège, nous avons adopté une nouvelle politique, une politique de proximité le service d’eau est un service de proximité c’est pour cela que nous travaillons de façon à être très près du citoyen», dira d’emblée, le directeur régional qui reconnait le manque d’eau que ressentent les citoyens. «Comme tout le monde le sait, l’eau c’est la vie et c’est vrai que dans cette région de Béni Yenni, secteur de Ouacifs nous avons des problèmes, notre service n’est pas parfait, nous sommes là pour l’améliorer et nous ferons tout pour être à la hauteur de nos services. Espérons que cette nouvelle unité sera un bon départ pour cette nouvelle politique». Par son intervention, le chef de Daïra de Béni Yenni remercia l’ADE pour le rapprochement qu’elle opéra vers les citoyens, mais il a aussi signalé le non payement des factures de l’ADE au niveau de certaines communes. «L’ADE est un établissement public. Tout le monde sait que l’eau est un bien de la collectivité et ça, ce sont des dispositions de la loi, nous avons une loi qui détermine les concessions en matière d’eau et des exploitations, et là où il y’a l’eau, il y’a une réglementation qui s’applique. Certes l’hydraulique et l’ADE gèrent l’eau et les réseaux, mais de notre côté s’il y’a des problèmes en matière de distribution, c’est aux P/APC, ici présents, de les gérer pour que le service soit à la hauteur des attentes, et qu’il soit un service de qualité. Et lorsqu’on a un service de qualité les citoyens payent. Et avec cette nouvelle unité nous comptons avec le concours des APC améliorer les services des eaux». Le P/APC de Yattafen, ouvrit les hostilités en rappelant que dans sa commune, les citoyens souffrent énormément du manque d’eau : «ce n’est pas ouvrir un local qui résout les problèmes, mais il faut donner les moyens à ceux qui utilisent ce local, c’est-à-dire aux agents de l’ADE. À titre d’exemple, les APC d’Iboudraren et de Yattafen n’ont rien, rien du tout ! D’ailleurs, les fuites existent toujours et à ce jour, et la population souffre du manque d’eau dû à ces fuites. Pour ne citer que l’exemple du chef-lieu de la commune de Yattafen, il y’a 26 pannes, les réservoirs d’eau marchent dans le vide, l’eau se perd vers la rivière, le château d’eau est dépourvu de vanne d’arrêt. Dans les cités, les vannes sont inexistantes, toutes les réparations sont faites par les entrepreneurs que l’APC paie. À Yattafen, l’ADE est totalement absente, l’eau ne coule dans les robinets qu’un quart d’heure pour 3 jours. Et au niveau de ces deux localités (Yattafen et Iboudraren), les citoyens sont restés une semaine sans une goutte d’eau, et lors de cette panne, nous avons appelé les services de l’ADE, mais personne ne s’est présenté. C’est nous qui avons tout réparé avec les entrepreneurs et les citoyens. Il y aura un changement, si l’ADE déciderait de changer ses prestations et services, et si elle répond présente aux doléances des APC et des citoyens». L’occasion a été saisie par ce P/APC pour rappeler au directeur régional de l’ADE que «pour la commune de Yattafen, deux projets sont en souffrances, à savoir la conduite d’eau d’Aït Saada, dont les tuyaux sont éparpillés un peu partout au bord de la route, et la conduite du chef-lieu qui n’est toujours pas raccordée». De son côté Lekhel Abdeslam, P/APC d’Iboudraren est allé dans la même voix et sens que son collègue de Yattafen: «En effet, l’ADE est totalement absente. Par rapport aux redevances, l’APC et les citoyens ne les payent pas oui ! Puisque l’ADE ne fait rien, elle est totalement et effectivement absente particulièrement dans les communes d’Iboudraren et Yattafen. Les réparations, c’est nous qui les faisons avec la subdivision de l’hydraulique qui nous assiste techniquement, donc, je ne peux payer les réparations que moi je fais, alors que c’est à l’ADE de les faire. Et si vous voulez vraiment prendre le problème en main, l’APC et la population va contribuer, seulement, il faut prendre en charge, à votre niveau, les problèmes à temps et ne pas laisser une fuite d’eau sur la conduite principale de diamètre 200, pendant 15 jours. Certes, ce local est un pas, mais l’existence de la structure ne résout pas les problèmes, si elle n’est pas dotée de moyens et d’équipes d’intervention». Pour Béni Yenni, le P/APC dira : «quand j’entends le P/APC de Yattafen parler du manque d’eau, ça me fait vraiment peur. Pour nous à Béni Yenni, nous ne rencontrons pas ce genre de problèmes, nous ne manquons pas d’eau. Seulement, nous souhaitons qu’il y’ait une équipe d’intervention dans ce local, et ce dernier ne doit pas se suffire de guichet seulement. En ce qui nous concerne, nous souffrons de fuites, nous avons 3 forages au Nord de la commune et des fois, nous pompons du Nord et refoulons vers le Sud pour la simple raison que le trop plein des châteaux d’eau n’ont pas de flotteurs, et c’est pour cela que nous pompons d’une rivière pour déverser cette même eau vers l’autre rivière. Pour cela, il faut mettre les moyens et il me semble que les flotteurs ne représentent pas une somme faramineuse pour l’ADE. De même qu’il faut une équipe d’intervention au niveau de cette agence de Béni Yenni, c’est l’équipe de Ouacifs qui intervient, et pour qu’elle vienne, il faut qu’il y’ait une quinzaine de fuites pour qu’une seule soit réparée.».

Les trois P/APC ont montré leur disponibilité à venir en aide et assister l’ADE, mais si une équipe technique et d’intervention n’est pas installée dans cette nouvelle agence, il serait difficile de trouver une solution. Et selon les dires de ces 3 maires, l’ADE est considérée comme étant l’un des services de la mairie, car ils les aident que ce soit avec de la main d’œuvre ou avec les engins. Il y’a lieu de signaler, selon les dires des maires, que les conduites sont vieilles et usées donc défectueuses et c’est ce qui crée ces énormes fuites. C’est pour cela qu’il serait nécessaire de refaire les conduites, comme c’est le cas de celle de Béni Yenni où une étude est en voie. Avant de passer à la collation, le directeur régional termina par une note d’optimisme et un appel où il dira aux P/APC et citoyens présents : «je suis sensible à ce que vous avez dit, comme je l’ai dit au début, le service de l’ADE manque beaucoup ici dans le secteur de Ouacifs. L’ADE c’est l’affaire de tous, c’est un appel que je lance à tous, on doit essayer de construire ce service afin qu’il soit un vis-à-vis pour tous les citoyens. Il faut qu’on s’entraide tous, et que ce soit un acquis dont les générations futures en profiterons». Il est vrai qu’au niveau des communes de Yattafen et d’Iboudraren, le manque d’eau se fait sentir depuis plusieurs années, surtout la période d’été de même que si les APC ne s’occupaient pas des réparations, les citoyens seraient restés des semaines, si ce n’est plus, sans eau. L’ADE a loué un siège, toutefois, il faut le doter de moyens tant humain et matériel, le siège et le chef d’antenne, seuls, ne régleront pas les problèmes d’eau dans ces communes.

M.B

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