19 artistes honorés

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Les pinceaux ont été rangés, mardi, après l’exécution collective de deux fresques devant la maison de la culture. De quoi parlaient donc celles-ci ? «De la Révolution», avaient affirmé les artistes associés à la réalisation de ces deux chefs d’œuvres. Mais la clôture officielle a eu lieu mercredi, après l’excursion en montagne organisée à leur intention par la direction. Le groupe d’artistes en revenait charmé mais fatigué. Il a vu les plus beaux sites touristiques de la wilaya. La journée avait paru trop courte à passer d’une pinède ou d’une cédraie à l’autre et à prendre et se prendre en photo pour en graver à jamais le souvenir!

Il devait être 18h30 lorsque le directeur est allé de son allocution de clôture. Il a pris soin de souligner l’importance de telles rencontres pour la promotion des arts plastiques en particulier, et de la culture en général, tout en se félicitant que la wilaya de Bouira abrite la plus prestigieuse d’entre elles, celle qui a regroupé les représentants de 19 wilayas. (On attendait 33 wilayas, finalement, il n’y a eu que 19, ce dont le responsable du secteur s’est désolé tout comprenant et excusant les empêchements des wilayas n’ayant pas pu participer à ce salon national). Il lui apparaissait, en effet, vital que les talents et les génies qui ont animé et rehaussé ces trois journées, se rencontrent en confrontant leurs idées et expériences personnelles. Cela ne pouvait, à ses yeux, que contribuer à booster la culture et à enrichir le patrimoine culturel du pays. Enfin, il a insisté sur la nécessité de poursuivre cette prodigieuse expérience artistique, maintenant que l’élan est donné grâce à cette première édition, tout en souhaitant la prochaine fois, la participation de toutes les wilayas du pays. La cérémonie a permis ensuite d’honorer les 29 participants, dont une dizaine de Bouira. Il y a lieu de noter la présence du maire d’Aghbalou et de son secrétaire général, tous deux amis de la culture et qui n’avaient pas, en dépit de l’heure tardive, hésité à venir de si loin assister à la clôture de ce festival. Ce geste qui honorait ces prestigieux pinceaux a consisté en l’octroi d’attestations et de trophées. Auparavant, le chanteur kabyle Mustapha Midou avait exécuté deux chansons, une du chanteur marocain, Abdelouhab Doukali, et l’autre du chanteur Kabyle, Bedjaoui. Malgré la solennité du moment, l’ambiance était festive. Outre cette randonnée à Tikdjda pour permettre aux artistes d’admirer les plus beaux paysages de la région et de pouvoir s’inspirer plus tard dans leurs œuvres, la journée de mardi a permis d’organiser des tables rondes autour de thèmes en lien avec la célébration du 1er novembre 54 ou le patrimoine culturel berbère (tatouages représentant des motifs berbères), de visites guidées( site archéologique de Bordj Hamza ou fort Turc) et enfin la conférence sur l’histoire de l’art algérien donnée par Ouchen Smaïl et Mouloud Dahmouni, tous deux professeurs de dessin. L’idée, pour résumer leurs travaux, est de montrer que l’art en Algérie ne s’est pas construit tout seul, mais conserve ses racines profondément plongées à travers les différents courants picturaux qui se sont succédés les uns aux autres à travers l’Histoire et les continents. Ainsi en est-il du baroque, du romantisme, du réalisme, de l’impressionnisme, du cubisme, du fauvisme, du surréalisme, etc. Pour conclure, les nouveaux peintres, par exemple, demeurent toujours redevables aux anciens, malgré leurs efforts d’émancipation pour paraitre originaux. Ainsi se terminait, mercredi soir, le festival national des arts plastiques, dont c’était la première édition avec l’ambition de réunir l’ensemble des plus belles palettes, la prochaine fois.

Aziz Bey

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