Le ministre du Commerce, Bakhti Belaib, a fait état, hier à Alger, d’un taux très élevé de la délinquance économique. En effet, selon lui, 30% du volume global des importations font l’objet de transferts illicites de devises. «Sur les quelque 60 milliards de dollars du volume global des importations, environ 30% ont fait l’objet de transferts illicites de devises», c’est ce qu’a affirmé M.Belaib, lors de son intervention sur les ondes de la chaine 3 de la radio nationale. Le ministre a tenu à souligner que les entreprises étrangères sont moins impliquées dans cette activité commerciale illégale. «Contrairement à ce que pensent les gens, ces entreprises sont moins impliquées, dans les transferts illicites des fonds, d’une ampleur inquiétante, que ne le sont les opérateurs nationaux à travers, notamment des sociétés écrans au sein desquelles ils sont en même temps acheteurs et vendeurs déterminant les prix à leur guise», a encore précisé M. Belaib. Ce dernier a été interrogé sur la récente décision prise par le gouvernement concernant l’instauration des licences d’importation sur une quinzaine de produits phares pesant lourdement sur la balance des paiements, il dira que «c’est un dispositif qui va permettre de mieux organiser la transparence au niveau des transactions commerciales et de vérifier notamment que les opérateurs ont réellement répercuté sur le marché national les prix des produits acquis à l’étranger», a-t-il dit, avant d’ajouter que, «les transactions effectuées par certains opérateurs économiques donnent souvent lieu à une grande spéculation». A retenir que le même responsable a fait savoir que, durant le premier semestre de l’année en cours, plus de 24.000 constats d’infractions, constatés pour plus de 40 milliards de dissimulations du chiffre d’affaires. Par ailleurs, le porte-parole de l’union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), El Hadj Tahar Boulenouar, a souligné qu’à travers la mise en place des licences d’importation et l’obligation de payement par chèque dans les transactions commerciales «on pourra attaquer la source du commerce informel», a-t-il dit. Et d’ajouter qu’ «il y a un nombre important d’importateurs qui écoulent leurs produits par le biais du marché illégal, qui est devenu un grand danger pour l’économie nationale» .
Samira Saïdj