Une bibliothèque dans chaque village, tel est le projet initié par l’association méditerranéenne AFHAD, dont le siège se trouve en France.
Cette association a inauguré samedi dernier, deux bibliothèques au niveau des villages El-Hamma et Boukhalfa dans la commune d’Amizour. Disons que le projet est unique en son genre puisqu’il s’agit de la création de cafés littéraires, mais les vrais car, lors de l’inauguration l’on a assisté à la distribution de livres au niveau des cafés qui seront réservés comme espaces de lecture et aussi d’échanges d’ouvrages entre lecteurs, voire même entre villages. «Notre association AFHAD (Algérie France, hier, aujourd’hui et demain) qui travaille dans l’espace France, Algérie, Tunisie, Maroc et Andalousie, vise à réhabiliter la lecture populaire, c’est à dire pour un large public par la création de bibliothèques dans les villages au niveau des points de rencontres comme les cafés ou les sièges des associations», dira d’emblée, Azedine kernou, président de ladite association. Ce fut dans une bonne ambiance qu’a eu l’inauguration de ce projet de création de ces bibliothèques au niveau de ces cafés, un lieu de rencontre par excellence, surtout des villageois. À El Hamma comme à Boukhalfa, les gérants de ces cafés comptent mettre les moyens nécessaires pour une bonne réussite et surtout pour la continuité de ce projet jusqu’à son ancrage dans la société. «J’ai réservé un espace spécial lecture dans l’étage supérieur de mon café et je compte mettre tous les moyens qui aideront les gens à venir prendre des livres, sinon passer des petits moments de lecture dans un climat serein et favorable», dira Larabi kamel, gérant d’un café à Boukhalfa. Il faut signaler que ce café est un espace non fumeurs, décoré d’une façon très artistique qui n’offre que des jeux d’échecs à ses clients. Ces derniers affichent une satisfaction et un plaisir d’avoir un café hors du commun, avec le calme et la propreté irréprochable, ajouter à cela les services de consommation très variés.
«Cette initiative louable va certainement métamorphoser nos cafés en les transformant à des espaces de lecture et de littérature qui vont, par ricochet, élever le niveau de nos concitoyens», estime Samia Kheraz, élue à l’APC d’Amizour. Ces cafés donneront aussi l’occasion de lire, même aux travailleurs, lesquels ne pouvaient pas se rendre auparavant dans des bibliothèques publiques qui n’ouvrant que durant les horaires du travail. Et à travers cette opportunité le livre retrouvera sa place dans la vie quotidienne des gens pour que la dynamique de réflexion et d’écriture soit mise sur les rails à l’effet de songer à des débats et rencontres visant au développement économique local. «Notre idée vise loin, nous cherchons, à travers cette modeste contribution, à booster les consciences pour l’écriture qui ne pourra se faire sans la lecture. Les mémoires de nos grands parents, avant qu’ils ne disparaissent, étaient un trésor irréprochable», estime l’initiateur de ce projet. En effet, les vieux sont des bibliothèques, et il suffit de les écouter et de transcrire leurs connaissances pour pouvoir comprendre certaines choses qui peuvent échapper aux jeunes que ce soit notre culture, nos traditions, l’histoire de notre pays… Un savoir faire que l’on traite avec les moyens technologiques actuels pour arriver à un savoir vivre, donc à conjuguer les coutumes et traditions ancestrales à la modernité et l’universalité et cela vient avec la lecture et l’écriture.
Nadir Touati