À l’ère de la collecte sélective des déchets ménagers, leur recyclage et leur valorisation énergétique, nous continuons lamentablement à faire dans le schéma éculé et dommageable, aussi bien pour l’environnement que pour la santé publique. La décharge publique de Sidi Aich implantée à l’entrée de la ville, à proximité immédiate de la RN 26, illustre on ne peut mieux, la légèreté avec laquelle est pris en charge ce volet important de la salubrité qui a un rapport direct avec la santé publique. Nichée sur le lit de l’Oued Soummam, dans un écrin de verdure qui aurait pu servir d’aire de repos et de détente pour les automobilismes, cette poche cloacale aux émanations pestilentielles, crache sans vergogne ses panaches de fumée chargée de polluants dans l’atmosphère. Une combustion perpétuelle, qui n’est pas sans incommoder les usagers de cet axe routier, obligés de fermer hermétiquement les vitres de leurs véhicules pour ne pas respirer à pleins poumons le flot de polluants. Mais ce n’est pas tout : les eaux de surface sont aussi exposées à cette pollution insidieuse, de même que la nappe phréatique, laquelle est susceptible d’être contaminée par l’entremise de la percolation des lixiviats. «Nous avons la fâcheuse habitude de ne réagir qu’après coup. Il me semble, hélas, être le cas pour cette plaie béante qui ne dérange apparemment pas outre mesure les pouvoirs publics, tant que personne n’en meurt directement», s’offusque un citoyen de Sidi Aich. Présentée comme la panacée pour éradiquer ce foyer insalubre et potentiellement nuisible, au même titre que la multitude de dépôts sauvages pullulant dans toute la région, le centre d’enfouissement technique (CET), projeté sur le territoire de Tinebdar, reste à ce jour un vœu pieux. Ce statut quo préjudiciable est rendu possible par les oppositions (fondées ou non) de riverains, conjugué il est vrai, à la frilosité des pouvoirs publics à faire prévaloir le principe régalien.
N. Maouche