Eradication de la décharge d’Assif N’Sahel

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Les riverains de l’effroyable décharge publique de la commune de M’Chedallah aménagée en bordure d’Assif N’Sahel, pourront enfin dormir tranquilles et respirer de l’air moins pollué.

Leur calvaire vient de prendre fin, jeudi dernier, avec l’enlèvement et l’évacuation des montagnes de déchets ménagers qui leur empoisonnaient la vie depuis plusieurs d’années. En effet, le nouveau chef de daïra, M. Bouziane Derradji, récemment installé et sensibilisé par plusieurs requêtes des citoyens résidents autour de cette décharge, a réagi par l’organisation d’une opération de décontamination et de délocalisation de ce lugubre dépotoir en acheminant les déchets vers le CET d’Ahnif, mis en service durant le mois de juillet écoulé. Une opération à laquelle ont contribué l’APC de M’Chedallah, celle d’Ahnif, la subdivision des travaux publics et l’unité de la Protection civile lesquelles ont mobilisé leurs propres moyens, épaulés par la gendarmerie et la sureté urbaine qui ont assuré de leur côté la fluidité de la circulation de cette opération d’envergure. Cette dernière a nécessité la mobilisation d’une flotte de 30 camions à bennes de gros tonnages, une pelle excavatrice sur chenilles, deux chargeurs en parallèle à tous les moyens humains et matériels dont dispose l’APC de M’Chedallah qui les a engagés dans cette louable opération suivie, pas à pas, par les riverains qui voient ainsi leur cauchemar et le calvaire de ce cette répugnante décharge, laquelle a fait couler beaucoup d’encre et de salive, toucher à leur fin. Un révoltant cas de ce dépotoir géant qui date de 30 ans et qui s’étale sur une surface qui frôle les trois hectares. Un foyer d’épidémies dénoncé à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes qui, en plus d’être mitoyen de la ferme pilote en bordure d’Assif N’Sahel, dont il contribue à la non moins effroyable pollution, mais aussi pris étroitement en sandwich par le chef-lieu de la commune d’Ahnif, notamment le village Vou-Akhlane et la nouvelle ville de M’Chedallah. Ceci, d’autant plus que l’incinération par la mise à feu permanente est à l’origine d’une catastrophique pollution de l’air et ce, à cause des acariâtres colonnes de fumée qui enveloppent H24 ces agglomérations limitrophes à fortes concentrations démographiques. Cela en plus de détruire les nappes phréatiques par d’abondantes infiltrations de sa composante liquide. Une pollution qui se répercute non seulement sur l’agriculture mais aussi sur la santé publique et ce, du fait que l’un des plus importants forages de la ferme pilote, le F51, situé à moins de 200 mètres, sert aussi à alimenter en eau potable une partie de la localité de Raffour et la commune d’Ath Mansour. Cette opération qui s’est étalée sur deux jours (mercredi et jeudi) a enregistré une spectaculaire valse de camions gros tonnage qui ont fait chacun plusieurs navettes et rotations. Un minimum d’au moins 20 voyages chacun entre cette décharge et le CET, ce qui a permis l’évacuation de cinq mille (5 000) tonnes de déchets ménagers. Quant à la décontamination, il a été procédé à l’épandage de chaux vive sur les surfaces nettoyées pour éliminer les foyers de microbes. Dans un élan de solidarité mitoyenne et de contribution, le gérant de la sablière mitoyenne, qui a aussi souffert de la proximité de cette décharge, a offert un couscous garni à la totalité de ceux qui ont contribué à ce louable volontariat à l’origine d’un palpable soulagement des résidents tout autour de cette décharge qui a fait monter des dizaines de fois, ces dix dernières années, les citoyens au créneau dans de houleux mouvements de protestations qui se sont à chaque fois résulté par la fermeture, durant des journées entières, des deux principaux axes routiers qui la longent, la RN05 et RN26. Il convient de souligner que cette décharge d’Assif N’Sahel, en plus de recevoir les déchets de la commune de M’Chedallah qui est aussi chef-lieu de daïra, reçoit ceux des communes limitrophes et mêmes des déchets ménagers qui viennent hors wilaya déversés clandestinement par chargements entiers en ces lieux non gardés ni protégés par une quelconque clôture. Reste à espérer que les quatre autres communes qui sont recensées pour utiliser le CET d’Ahnif implanté au lieudit Tikremtath, qui sont Ahnif, El Adjiba, Ath Mansour et Chorfa, emboiteront le pas à celle de M’Chedallah pour procéder à la fermeture et à l’évacuation des déchets ménagers de leurs décharges respectives qui sont en totalité ni contrôlées ni aménagées, à l’origine d’une catastrophique pollution dans ses diverses facettes de la région. Il convient de rappeler sur ce volet que les deux communes restantes de la daïra de M’Chedallah qui sont Aghbalou et Saharidj qui se débattent aussi avec leurs déchets ménagers, ont bénéficié d’un CET à proximité de Tiksiridene dont les travaux de terrassement et l’ouverture d’une piste d’accès de quatre kilomètres, ont été menés à terme avant que des citoyens riverains ne s’insurgent pour bloquer ce projet depuis une année par une opposition. Aux dernières nouvelles et selon le maire d’Aghbalou, les négociations entreprises avec ces opposants sont sur le point d’aboutir.

Oulaid Soualah

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