Quoi de plus primitif de nos jours, que de vivre dans des conditions dignes d’un autre âge ! C’est malheureusement le cas du village de Halouane, sis à 32 kms au Sud-est du chef-lieu de commune d’Ath Rached. Il est situé à la lisière du territoire de la commune et à quelques encablures des frontières de la wilaya de M’sila. La jeune génération dans la région, notamment celle des villages Nord de la commune, ne connait pas ce village. C’est un constat que nous avons pu vérifier, seuls les vieux le connaissent. La raison en est simple, il s’agit d’une localité enclavée, coupée du monde extérieur. Il fut un temps, connu alors par ses vergers, les habitants de ce village s’adonnaient au troc.
«C’étaient des gens très sympas, ils apportaient toute sorte de fruits de saison mais surtout les fruits sauvages et légumes secs pour les échanger contre d’autres produits alimentaires», se souvient encore le vieux Said Akouche, un habitant de Taghzout. À la veille du nouvel an 2016, les habitants de ce village semblent vivre sous un autre ciel, à une autre époque qui est révolue. Construit essentiellement sur le flanc d’une grande colline, les habitations, à grande majorité datent des années 50 et 60. Il serait le seul village dans toute la région à disposer d’autant de puits traditionnels. Les ruelles et la petite place du village nous font penser à un passage d’un roman à la «Mouloud-féraounienne».
C’est typiquement un village kabyle des années 50. Comment vivent ces villageois ? À part une très infime partie de jeunes engagés dans l’armée, le reste des habitants cultivent encore des parcelles de terre. Ils y travaillent d’arrache-pied, leur unique source de vie. «Nous vivons ainsi depuis longtemps. Comme par le passé aujourd’hui même, nous n’avons pas le choix. Nous sommes oubliés par tout le monde», résume d’un air si triste, Mhamed, âgé de 70 ans.
Là on est encore paysans à l’ancienne, comme les ancêtres. Avec l’arrivée de l’hiver et les dernières précipitations, dont un froid glacial digne du Caucase, tous les qualificatifs s’épuisent pour décrire la vie dans un village pareil. Il y manque tout, une situation qui laisse à désirer et qui perdure depuis toujours. Ces malheureux habitants patientent comme toujours.
L.M