L’humanisation des hôpitaux semble être le premier objectif du ministre de la Santé, Amar Tou, qui est passé hier au forum de la Télévision nationale.Le ministre a indiqué en effet que le plus grand défi de son département est de vaincre « le problème des mentalités » parce que, selon lui, s’il est facile de régler les problèmes liés aux infrastructures et aux ressources humaines, il sera difficile de changer les mentalités. Le premier responsable du département de la santé semble d’ailleurs avoir conscience de beaucoup de défaillances du secteur, à l’image du transfert des hôpitaux publics vers le secteur privé et le manque de prise en charge des malades. Il refusera, dans ce sens, de faire le lien entre les mauvaises conditions sociales et ces pratiques. « Je refuse de lier les problèmes d’éthique à l’argent », a-t-il rétorqué sans toutefois prendre le soin de répondre aux revendications sociales notamment des praticiens. Toujours dans l’objectif d’humaniser les centres de santé, Tou révèle que la ration alimentaire des malades sera augmentée cette année et passera de 60 à 150 DA. Seulement, Amar Tou avoue que cela n’est pas suffisant. L’essentiel est dans les mentalités. C’est pour tenter de mettre fin à cette situation que le Conseil d’éthique a été relancé après avoir été gelé depuis 2003. Le ministre a indiqué que ni lui ni un autre responsable n’est en mesure de se prononcer sur une erreur médicale. Il revient, selon lui, au Conseil d’éthique de le faire. Parce que cela se fait entre professionnels. Sur les coûts des interventions chirurgicales dans les cliniques privées, Amar Tou n’a pas précisé les critères de ces montants. Il dira tout simplement que des commissions mixtes, créées avec le ministère du Travail, planchent sur ce dossier. Elles donneront leurs conclusions au mois de juin prochain. Autrement dit, aucun critère n’est pris en compte, actuellement, dans la mise en place des tarifs de chaque clinique. La transplantation d’organes, notamment de reins, a été également abordée par Amar Tou. Ce dernier ne semble pas apprécier la transplantation d’organes de personnes décédées. Le problème pour lui est d’ordre pratique. Il dit qu’il est difficile de faire un fichier de ces organes. Il préfère, par contre, la greffe de reins de personnes vivantes qui « facilite les choses ».
Ali B.