C’est bien dommage que les poulets de chair continuent d’être commercialisés dans des conditions d’hygiène déplorables, et ce, au niveau des différents marchés hebdomadaires et autres points de vente non-autorisés dans la région de la vallée de la Soummam. L’abattage des poulets se fait clandestinement et au mépris de toutes les règles régissant ce genre d’activité commerciale, laquelle est intimement liée à l’hygiène et au respect du consommateur. Etant donné que la viande blanche est considérée comme une denrée sensible et périssable, celle-ci devrait être commercialisée dans un environnement sain et propre. Selon les recommandations sanitaires, les poulets doivent être abattus, éviscérés, ensachés et mis dans des présentoirs frigorifiques à une température n’excédant pas les 4 degrés. Mais force est de constater que dans les points de vente illicites, toutes ces précautions et règles sont frappées contre le mur par des volaillers, pour qui seul le gain rapide compte. Avant d’atterrir dans un sachet noir sentant très mauvais, le poulet, abattu par les volaillers clandestins, subit toute une série de dégradations qui provoquent des nausées aux plus avertis. En effet, le poulet est tout d’abord abattu, mis dans un seau troué pour le « vider » de son sang et l’immobiliser. Ensuite, une fois mort, ce même poulet est plongé dans un récipient à l’eau bouillante et infecte, et ce, pour être plumé. Puis, il passe dans une plumeuse pourrie et dégoulinante de sang pour enlever les plumes « rebelles ». Une fois l’opération terminée, le poulet est mis dans un sachet en plastique noir, et tendu au client, qui paye rubis sur ongle, avec à la clé 270 DA/kg. C’est ainsi que le poulet est commercialisé dans des dizaines de points de vente non-autorisés, éparpillés un peu partout dans la vallée de la Soummam. Dans le même sillage, il conviendrait de relever la hausse des prix du poulet abattu clandestinement, lequel est passé de 160 à 270 DA/kg en l’espace de quelques semaines seulement. Quant au poulet produit et labellisé dans les tueries agréées par l’Etat, celui-ci connaît, également, un renchérissement de ses prix, lesquels sont passés de 270 à 350 DA/kg, et ce, en peu de temps! Sur un autre registre, l’engouement des consommateurs sur les points d’abattage clandestins de poulets s’explique par le fait que la majorité d’entre eux est issue de couches moyennes et défavorisées. C’est cette différence de prix entre les poulets abattus clandestinement et ceux issus des tueries agréées, laquelle oscille entre 80 et 100 DA par kilo, qui pousse les citoyens, à leur corps défendant, à se rabattre sur le poulet des volaillers de l’informel!
Syphax Y.

