Inquiétude chez les étudiants à Tizi-Ouzou

Partager

L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou risque de ne pas retrouver sa stabilité pédagogique avant longtemps. En effet, en plus du retard dans les enseignements causés l’année passée, tantôt par les grèves des étudiants tantôt par celles des enseignants affiliés au syndicat du CNES, -un retard qu’a hérité inéluctablement l’année scolaire en cours 2015/2016-, voici une autre grève de trois jours, à partir de dimanche prochain, qui s’annonce de la part du syndicat national du CNES, et à laquelle le CNES local (CNESTO) a répondu oui, selon le communiqué établi par ses représentants. Ainsi, des étudiants du département d’anglais, pour manifester leur mécontentement, ont eu recours au gel des cours et TD durant deux jours, et ont marché de leur département jusqu’au rectorat où ils ont observé un sit-in et exposé et soulevé leurs problèmes liés à la pédagogie, notamment le retard que leur causerait encore cette grève. «Nous sommes contre cette grève du CNES, car elle va nous causer beaucoup de retard. Nous exigeons, aussi, un encadrement à temps en termes de directeur de recherche pour les étudiants de master 2 afin que ces derniers puissent terminer leurs travaux de recherche tôt», réclament les étudiants. Il est demandé également à ce que «les concours d’accès au master ou encore au doctorat ainsi que les bourses d’études soient organisés dans la transparence.».

Aussi, pour exprimer leur regret quant au disfonctionnement pédagogique à l’université des étudiants déclarent: «l’année passée, nous avons raté tout un module de méthodologie parce que l’administration a oublié de nous le programmer, et ce n’est qu’à l’affichage du planning des examens que nous avons remarqué que nous l’avions su, c’est grave ! Et comme solution, nous avons étudié en 15 jours ce que nous devions étudier en une année». Pour les revendications du CNES, cependant, ce sont plutôt des revendications d’ordre national mis à part certaines revendications comme : «la mise en application du protocole d’accord signé entre le CNESTO et l’ancien recteur de l’université l’année passée, après trois mois de grève».

Il faut signaler, par conséquent, qu’un nouveau recteur vient de s’installer à la direction de l’université de Tizi-Ouzou. Il ne s’agit pas là des seuls soucis qui guettent la scolarisation ordinaire des étudiants, puisque beaucoup de départements, notamment la faculté des sciences techniques, n’ont, à ce jour, pas entamé leur année scolaire. La double longue grève (celle des étudiants et celle des enseignants) de l’année passée à cette faculté a fait que les délibérations ne soient faites que quelques jours de cela. Ainsi, les spécialités dérivées du tron commun sciences techniques comme génie civile, génie mécanique, physique, chimie… n’ont pas encore constitué leurs groupes et sections. Face à la situation, un des étudiants interrogés, pose la question: «L’année scolaire 2015/2016 aura-t-elle lieu ?», puisque, dit-il «Avec le mois des vacances (deux fois 15 jours), il reste à l’année pédagogique que 06 mois au maximum.

De ces mois, nous avons quatre sessions d’examens, avec un mois de durée pour chaque session. Des six (06) mois il nous resterait donc deux (02) mois pour étudier tout un programme. Est-t-il sérieux qu’une année d’études supérieures soit validée avec 02 mois d’étude, voire même pas ?»

Noureddine Tidjedam

Partager