Hommage à Meziane Rachid

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Un hommage à Meziane Rachid, l'auteur-compositeur kabyle disparu récemment, est prévu pour après-demain à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou.

Une occasion de rappeler tout l’apport qu’a eu l’artiste disparu en octobre dernier, au patrimoine culturel. Il était connu de tous, notamment de part sa voix qui a marqué les esprits à travers les programmes radiophoniques culturels qu’il présentait sur la chaine2 de la radio nationale. Lui, c’est Meziane Rachid de son vrai nom M’hamed Yala qui a commencé ses premiers pas dans la maison radiophonique, à compter de 1958. Artiste, auteur et compositeur qui a fait ses preuves dans le domaine artistique, il a tiré sa révérence le 9 octobre dernier. La maison de la culture Mouloud Mammeri a tenu à ne pas manquer l’occasion de rendre hommage à l’homme qu’il était dans le monde de la culture kabyle. L’hommage prévu pour après-demain, regroupera conférence et projection qui ont lieu avant une clôture prévue en apothéose. Ainsi, l’entame de la journée, et comme annoncé par la direction de la culture, se fera avec à une exposition prévue au hall de la maison de la culture pour mettre en avant des photographies et des articles de presse relatifs à la vie et l’œuvre de Meziane Rachid. Au petit théâtre, c’est la conférence de l’universitaire spécialiste du patrimoine culturel, auteur, éditeur et journaliste, Rachid Oulebssir qui est prévue. Ce dernier va axer son intervention sous le thème «Meziane Rachid, patrimoine immatériel de la culture amazighe». Juste après, vers 11h de la même journée, c’est une projection d’un documentaire qui est annoncée. Elle est issue d’archives de l’ENTV sur la vie et le parcours artistique de Meziane Rachid. Pour achever l’hommage, la salle de spectacle abritera une autre séance consacrée, cette fois-ci, aux témoignages de plusieurs personnalités de la chanson algérienne et les anciens animateurs de la Radio Chaine II. Ces derniers sont invités à parler de Meziane Rachid, en plus de faire le tour du riche patrimoine qu’il a laissé derrière lui. Les artistes participants vont, par la suite, animer un spectacle musical en guise de clôture pour l’hommage. M’hamed Yala est né à Alger, le 27 févier 1944, dans un milieu profondément châabi dans lequel il fut élevé et duquel il fut imprégné notamment à travers sa grand-mère qui avait quitté avec sa famille, Azeffoun vers 1920. Rachid lui doit beaucoup, elle lui a inculqué l’amour de la culture et de la langue Amazigh en lui transmettant des trésors culturels (poésie ancienne, proverbes). Cela ne l’empêchera pas d’avoir une certaine curiosité jamais assouvie envers les autres genres musicaux. Son premier contact avec le public, il le fait grâce à la radio qu’il intègre à compter de 1958. En 1962, il Co-anime avec Cherif Kheddam «Ichenayen uzzeka», et avait déjà à son actif, des titres pour lui et d’autres grands ténors de la chanson kabyle (Mezani, Ahssissen, etc.). Durant les années soixante, autre expérience, autre vie, il émigre en France. Chose qui ne l’empêchera, cependant, pas de rester dans ce monde de la radio puisque, il réussira à travailler à Radio Paris, notamment avec Amraoui Missoum, algérien arabophone, qui avait beaucoup joué avec des artistes kabyles (Allaoua Zerrouki, Oultache Arezki, Mohamed Saïd, Slimane Azem, Khedidja, etc). Entre la composition et l’interprétation, le choix fut rapidement fait par Rachid qui ne voulait pas chanter. Il préfère, en effet, composer pour les autres. C’est, d’ailleurs, lui qui écrit pour Samy El Djazairi, notamment. Pratiquement, toutes ses chansons kabyles et même la première version d’Errahla, modifiée par Mahboub Bati, sont, en effet, le fruit de ses efforts. Il a également écrit des textes pour de grandes célébrités de la chanson tels que « Essendu » pour Idir, « Akwessigh ami azizen » pour Nouara, « El mahnaw » pour Kaci Abjaoui et « Ay-ahddad N’ath yenni » pour Samy El-Djazairi. En plus de ça, Meziane Rachid a, à son actif, un répertoire riche d’un millier de chansons aux teintes sentimentales et nostalgiques.

Tassadit. Ch.

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