Les transporteurs par fourgons de Tizi n’Tléta, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui assurent la desserte Tizi n’Tléta-Aït Abdelmoumène via le village de Cheurfa toujours dans la même municipalité sont passés à l’action. Hier, les moteurs de leurs fourgons sont restés silencieux. Les voyageurs, notamment les lycéens, les ouvriers et les enseignants, ont dû trouver d’autres moyens pour arriver à leurs lieux de travail ou dans leurs établissements. Certains d’entre eux ont carrément séché les cours ou leur journée de travail faute de transport. Une enseignante qui n’a pas pu rejoindre son école pestera : «Ce n’est ni aux ouvriers ni aux enseignants et encore moins aux écoliers de régler les différents entre la mairie et les transporteurs. Ce n’est pas juste de nous faire payer les frais de ce bras de fer. Aujourd’hui, je n’ai pas pu rejoindre mon école et demain je ne suis pas sûre de le faire car parait-il, la grève est illimitée». Les transporteurs, pour leur part, déclarent d’une seule et unique voix : «Notre patience a des limites. L’APC que nous avons interpellé au moins trois fois n’a rien fait. Le maire qui s’est engagé à réhabiliter cet axe routier au moins en éparpillant du gravier et de bétonner les parcelles détériorées, n’a rien fait. Il a attendu le dépôt du préavis de grève pour envoyer les ouvriers de la voirie afin de boucher quelques trous avec de la terre et quelques grains de gravier. Nous ne demandons rien que le revêtement de ce chemin qui est devenu impraticable depuis plusieurs années déjà». Il faut dire que l’état de la route est lamentable. Les travaux de gaz naturel l’ont sérieusement endommagé qu’il devient difficile de trouver ou faire passer les roues. Le bitume a presque disparu, les crevasses et les trous sont béants. En somme, un véritable champ de mine ! Le président de l’assemblée populaire de Tizi n’Tléta que nous avons questionné à ce propos répondra : «Cette route de 4 kilomètres est, en effet, dans un état lamentable. Notre APC a proposé son revêtement dans le cadre des PSD depuis 2014, mais jusqu’à présent nous attendons toujours la réponse. Comme elle ne vient pas, nous avons décidé d’inscrire son revêtement dans le cadre des PCD 2016. Il faut aussi tenir compte d’un autre projet tout aussi important qui risque de nous retarder un peu si on arrive à le lancer. Il s’agit du passage de la fibre optique dont la procédure administrative est en cours. Toutefois nous ne ménagerons aucun effort pour le réhabiliter dans la mesure de nos possibilités, en attendant son bitumage en BB. Les transporteurs sont appelés à faire preuve de plus de responsabilité pour ne pas prendre en otages des centaines de voyageurs. Nos portes sont ouvertes au dialogue et c’est sûrement la meilleure manière de régler tous les litiges».
T. H.