La grève enclenchée depuis dimanche dernier par les transporteurs par fourgons, assurant la desserte Tizi n’Tléta vers Cheurfa et Aït Abdelmoumène, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, prend en otage toute la population. Les voyageurs, notamment les écoliers et les ouvriers, sont pris entre le marteau et l’enclume. Certains se sont absentés de leur travail et de nombreux lycéens n’ont pas pu rejoindre leur établissement sis au chef-lieu communal. Une enseignante exerçant dans une école à Aït Abdelmoumène déplorera : «Il est vrai que l’état de la route est chaotique, il est aussi du devoir de la mairie de le réhabiliter, mais il n’est dit nulle part que le voyageur subira ce dictat. Personnellement, je me suis absentée pendant deux jours à cause de la grève. Il est urgent que les autorités interviennent pour régler ce litige». Un groupe de lycéens que nous avons rencontré râlera d’une seule et unique voix : «Nous nous débrouillons pour arriver au lycée à l’heure. Hier, nous avons fait le trajet de 8 kilomètres à pied, car les transporteurs n’ont pas permis aux camions et au bus communaux de quitter leur parc pour nous transporter. Cette grève a trop duré il faut vite faire le nécessaire pour y mettre fin». Signalons qu’après deux jours de grève, les transporteurs par fourgons passent à d’autres actions. Hier, ils ont empêché les véhicules de la mairie de circuler. C’est dire que les écoliers n’ont pas pu bénéficier de ramassage scolaire. Les tracteurs et les bennes tasseuses de la mairie n’ont pas effectué leur ronde. Les poubelles sont laissées aux abords des routes. Un groupe de transporteurs que nous avons questionné menacera : «Demain (aujourd’hui mercredi), nous allons avec les représentants des comités de villages nous rendre à l’APC pour non seulement essayer de trouver un terrain d’entente et des engagements concrets, mais nous envisageons de fermer le siège de l’APC et de bloquer la RN30 traversant le chef-lieu communal. De toutes les manières, ce soir nous avons prévu une réunion pour prendre des décisions et prévoir des actions à tenir. Nous sommes décidés à aller jusqu’au bout pour obtenir le revêtement de cet axe routier». Signalons que le maire que nous avons questionné à ce sujet depuis le premier jour du débrayage, nous avait répondu : «Ce chemin est très endommagé c’est pourquoi nous avons proposé son revêtement dans le cadre des PSD 2014. Comme nous n’avons reçu aucune réponse, nous l’avons inscrit dans le cadre des PCD 2016. Il faut aussi rappeler que le projet de fibre optique dont, la procédure est en cours, risque de retarder l’échéance. Toutefois, nous allons faire de notre mieux pour le réparer provisoirement. Nous appelons les transporteurs à plus de sagesse et à privilégier le dialogue». À signaler que cette desserte n’existe pas officiellement. D’ailleurs, les transporteurs n’ont pas les papiers de transporteurs et sont du coup des clandestins. Mais il faut reconnaître que sans eux, personne ne pourra voyager, hormis les gens véhiculés. C’est dire aussi que la direction des transports à fort à faire, pour régulariser ces lignes et permettre à ces nombreux chauffeurs de travailler dans la légalité.
T. H.