Souk El Hed, un chef-lieu communal dites-vous?

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Souk El Hed, le chef-lieu de la commune de Timizart, sis dans la daïra d’Ouaguenoun, ne doit la plus grande partie de son expansion qu’à l’investissement privé, tant, depuis l’indépendance à ce jour, les rares bâtisses construites par l’Etat se résument aux établissements scolaires (école primaire, CEM), un dispensaire exigu, incapable de répondre aux besoins de toute la population, un bureau de poste, les logements d’Ahriq Ouaatar et les 14 logements sociaux occupés par les enseignants du moyen.

C’est dire le peu de projets dont a bénéficié depuis l’indépendance à ce jour, cette commune de 35000 habitants, en termes d’infrastructures. Mais grâce à la construction tout azimut de la part des citoyens, petit à petit, Souk El Hed prend de plus en plus l’allure d’une ville avec toutes les commodités qui vont avec. La cité en effet, ne cesse de s’étendre tant vers sa sortie à Tizi n Sebt qu’à sa rentrée du côté d’Ahriq Ouaatar. Cet épanchement de la cité tant à l’Est qu’à l’Ouest, exige de fait plus d’efforts et plus d’imaginations de la part des autorités locales, afin de gérer au mieux les doléances légitimes de ses habitants. Selon un des habitants de la cité que nous avons contacté sur le sujet : «La primauté est de régler une bonne fois la circulation urbaine à l’intérieur de la cité. Le stationnement anarchique des deux côtés de la chaussée, déjà en elle-même étroite, engendre souvent des embouteillages gênants tant pour les conducteurs que pour les piétons. Je pense qu’il est urgent d’établir un plan de circulation à l’intérieur de la ville de Souk El Hed et de réglementer le stationnement des véhicules». Cet état de fait est compliqué jusqu’à exacerber les plus patients d’entre les citoyens le jour du marché hebdomadaire, qui se tient chaque dimanche le long de la rue centrale de la ville, rendant ainsi la fluidité de la circulation chaotique et dangereuse. «C’est un marché qui n’a nulle raison d’exister, tant il n’apporte aucun plus à la cité ; bien au contraire, les désagréments qu’il cause son multiples : tintamarres, anarchie dans la circulation, détritus laissés à même la chaussée par les revendeurs de légumes qui occupent cette dernière jusqu’au coucher du soleil, blocage quasi systématique de la rue qui mène vers le CEM par les nombreux camions qui revendent des foins et les revendeurs de bétails. Bref, ce marché hebdomadaire qui n’a plus sa raison d’être, est un vrai casse tête», nous dira un citoyen. Pourtant, ce qui fait le plus mal aux citoyens, c’est les trottoirs qu’on essaye de recouvrir d’un carrelage douteux. Un carrelage loin de toute norme esthétique et qui salit plus qu’il n’embellit. En effet, en plus de la durée dans le temps de cette opération (plus de 6 mois de ça), vu qu’elle est assurée par quatre personnes seulement, la poussière qui couvre ce carrelage fraichement installé donne un aspect hideux à l’ensemble, défigurant ainsi le visage de la cité de Souk El Hed. «Il fallait choisir un carrelage de qualité qui répond aux normes de la modernité et d’esthétique. C’est bien dommage, car un chef-lieu de commune méritait mieux à notre sens, surtout si l’on compte le nombre d’années de privation dont à souffert cette agglomération», nous fera remarquer un autre citoyen, tout en nous désignant quelques carreaux de carrelage fraichement installés qui se sont déjà déboités, comme pour nous dire que c’est le prologue de la suite. Le bien se mérite, le mal aussi. Sans une vision globale et sans esprit d’anticipation, on ne peut insuffler progrès et modernité à nos cités qui continuent à être gérées au jour le jour et selon l’urgence. «La navigation à vue n’a pas clos son chapitre», nous affirmera, très désappointé un autre résidant de la ville. Et d’ajouter : «Pourtant, il suffit juste d’un peu plus d’imagination, de prise de décisions courageuses pour que tous les désagréments que nous subissons prennent fin».

A.S. Amazigh

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