Les banques algériennes sont prêtes à se lancer dans le financement du logement. C’est en tout cas ce que soutient Abdelkader Beltas, P-DG de la Société de refinancement hypothécaire (SRH), hier sur les ondes de la Chaîne I, dans l’émission « El Mountada ». Le premier responsable de la SRH soulignera à ce propos que les banques, qui manquent d’expérience dans le domaine, ont été préparées pour se lancer dans le financement du logement. Il reconnaîtra tout de même que la question du logement au sein des banques ne s’arrête pas uniquement au financement, puisque d’autres paramètres interviennent dans cette opération tels le foncier. « 1600 cadres bancaires ont été formés dans le cadre des opérations du financement du logement », indiquera Beltas. Le patron de la SRH annoncera que la nouvelle formule lancée par la société permettra même aux banques à faible capital de prendre part au financement du logement. Il expliquera que le financement relève des banques, mais que l’opération de refinancement, elle, incombe à la fois au SRH et à la banque. « Le refinancement est très bénéfique pour les banques, qui reçoivent par là des garanties », soulignera le manager de la société. Selon l’orateur, la SRH qui existe depuis 1997, est dotée actuellement de 4,16 milliards de capital social contre 3 milliards DA à son lancement. Les missions qui lui sont assignées sont exclusivement tournées vers le refinancement de l’immobilier : l’achat et vente de logement, autoconstruction, réhabilitation des bâtisses, location-vente et autres. Elle dispose d’une capacité de refinancement estimée à 100 milliards DA. Son règlement intérieur l’autorise à puiser ses ressources aussi bien sur le marché financier local que celui étranger. D’ailleurs, en 2000 la SRH a récolté quelques 30 millions USD, auprès d’un pays du Golfe. « Nous allons nous focaliser sur le marché financier local pour lever des fonds », affirme Beltas. Celui-ci ajoutera qu’en 2003, une opération pilote de lancement d’un emprunt obligataire en direction des sociétés et institutions a été entreprise, et a permis de lever 3 milliards DA. Les banques étrangères implantées en Algérie peuvent, si elles le désirent, acquérir des obligations émises par la SRH, affirmera la même source. L’invité de la Chaîne I, indiquera également que son établissement a autorisé dernièrement deux banques privées étrangères à se lancer dans l’activité de financement de l’immobilier. Abdelkader Beltas évoquera à l’occasion, la question de la titrisation des crédits hypothécaires, qui a fait l’objet d’une loi votée récemment par les deux chambres du parlement. « En transformant les crédits bancaires en titres hypothécaires, on offre la possibilité aux investisseurs d’utiliser ces ressources, notamment dans le financement du logement, au lieu de les stocker au sein des banques », a-t-il souligné. En dépit de son activité qui prend également en charge le volet location-vente, la SRH n’a, selon les dires de son patron, aucune relation avec l’AADL, puisque selon lui, la société ne traite qu’avec les banques et les établissements financiers.
Elias Ben