Les habitants de la cité évolutive du centre-ville de sont revenus à la charge pour exiger, encore une fois, leur relogement. Hier, ils étaient une vingtaine à occuper le hall du siège de la wilaya, en signe de protestation contre le retard qu’accuse l’opération de recasement des familles habitant le quartier. Ainsi et après une courte entrevue avec un responsable de la wilaya, les protestataires se sont dirigés vers le siège de la daïra, où une délégation a été reçue par le chef de daïra. À leur sortie, les représentants des citoyens du quartier ne semblaient pas être satisfaits des résultats de l’entrevue. S’en est suivi un débat houleux entre représentants et représentés sur les éventuelles démarches et actions à entreprendre, en vue de faire valoir leur droit au relogement. La scène se déroulait sous le regard des forces de l’ordre dont un dispositif a été déployé autour du siège de la daïra, pour éviter tout débordement. Un des membres de la délégation citoyenne qu’on a approchés, nous apprendra que «la délégation reçue par le chef de daïra n’a pas obtenu des choses concrètes». Selon lui, «désormais, les habitants exigent des engagements écrits.» Pour sa part, un autre délégué qui essayait tant bien que mal de calmer les esprits, a plaidé pour la poursuite du dialogue. Selon des informations recueillies sur place, le chef de daïra aurait proposé de désigner quatre représentants pour l’accompagner chez le wali. À l’heure où nous mettons sous presse (hier à 14h, ndlr), les protestataires tentaient de trouver un consensus autour d’une démarche commune à entreprendre. Parmi la foule des protestataires, les visages étaient plutôt crispés et tendus. Beaucoup de pères de famille se disent désemparés et las d’attendre un hypothétique relogement qui tarde à venir. «Cela fait plus de 16 mois que nous attendons cette opération de relogement», nous confie un des protestataires. Et d’ajouter : «Les autorités locales s’étaient pourtant engagées, et à maintes reprises, à lancer l’opération, mais on voit toujours rien venir». Un autre protestataire, quant à lui, n’arrive pas à comprendre pourquoi les pouvoirs publics ne se décident pas une bonne fois pour toute à en finir avec ce dossier du relogement au niveau de la «cité évolutive». Notre interlocuteur a évoqué les opérations de relogement d’envergure lancées ici et là à travers les grandes villes du pays, particulièrement à Alger. Selon lui, à Alger, ce sont des milliers de familles qui sont relogées chaque mois, mais à Bouira on peine à recaser une centaine. De son côté un jeune père de famille qui s’est adressé à nous, affirme s’être désisté de son logement chez un notaire comme exigé par les autorités, pour pouvoir bénéficier du relogement. Seulement une année après, il avoue qu’il continue à vivoter lui et sa famille dans un 32 m². Et ils sont des dizaines dans son cas à s’être plier aux exigences des autorités locales, en actant des désistements, à vivre dans des appartements exigus et insalubres. D’après nos informations, un premier recensement effectué par les services du logement a permis d’identifier 158 familles éligibles au relogement. Ce nombre a grimpé pour atteindre 169. Selon toujours nos informations, une liste de près de 189 familles éligibles au relogement aurait été arrêtée. Ceci en plus d’un quota de 30 logements supplémentaires qui aurait été promit. Ce qui porterait le nombre total à 219 logements à attribuer. Il est utile de préciser que depuis l’affichage de la liste des bénéficiaires, des familles retenues avaient procédé à des désistements via un notaire en vue de leur relogement. L’on sait aussi que des dizaines d’habitants ne s’étaient pas pliés à cette exigence des autorités. Ce qui a, sans doute, retardé l’opération du relogement.
D. M.