Inaugurée au début des années 90, l’école primaire du village Taka attend son remplacement par une école digne de ce nom. Car, nous diront de nombreux villageois, l’actuelle en préfabriqué ne répond plus aux normes, notamment en ce qui concerne la sécurité de leurs enfants. En effet, même en hiver, ces petits potaches sont privés de chauffage. «Si un poêle à mazout est allumé il faudrait s’attendre à ce qu’un feu s’y déclare. Les plaques servant de murs ne résistent pas à la chaleur», nous confiera l’un des ces parents. Et d’ajouter: «ô combien de fois, devant de tels cas, nos enfants ont-ils-été pris de panique?». Pour le moment, rien n’est encore engagé. Pourtant, ajouteront les mêmes interlocuteurs, des promesses leur ont été données par les autorités locales. «On nous a dit que le terrain a été choisi et qu’une école a été accordée à notre village. Mais, nous ne voyons rien. À chaque début d’année scolaire, il n’y a rien», soulignera un autre intervenant. Il faut dire que cet établissement baigne dans de nombreux problèmes. «Même la toiture de la cantine laisse infiltrer des eaux à l’intérieur. Elle n’a été refaite que grâce à notre mobilisation et celle du directeur qui n’a jamais arrêté de demander sa restauration. Les anciennes classes réformées, sont plus sûres que les actuelles. Elles servent de dépôt de foin pour quelqu’un», signalera un parent d’élève venu juste s’enquérir des conditions de travail dans cette école. Ce qui empoisonne encore le quotidien de ces petits chérubins, est cette conduite d’assainissement qui traverse la cour de l’école. «Quand il pleut, le regard d’égout regorge d’eaux usées et une grande partie de la boue chavirée par les eaux pluviales dans cette conduite retourne vers la cantine. Il faut au moins deux à trois jours pour la déboucher», nous dira une source proche de l’établissement qui a souhaité garder l’anonymat. En tout cas, dans ce village, beaucoup reste à faire. Il faudrait non seulement remplacer cet établissement par un autre en dur, mais aussi récupérer le foyer pour jeunes squatté par une famille. Les parents d’élèves s’organisent pour mener une action afin de revendiquer une école à leurs enfants scolarisés dans un établissement, dont la durée de vie ne devrait pas dépasser dix ans.
Amar Ouramdane