Réagissant au décès de Taleb Rabah, l’autre monument de la chanson berbère, Idir, précise d’abord, comme pour s’excuser du retard, qu’il n’a su la nouvelle que «ce matin (ndlr hier matin). Je ne suis pas chez moi mais en déplacement et il a fallu qu’on m’appelle pour le savoir. Ca me fait de la peine, beaucoup de peine et je suis très triste. C’était quelqu’un que j’aimais beaucoup et c’était réciproque. On a beaucoup partagé à trois avec Lounis Aït Menguellet qu’il appréciait aussi beaucoup. Je considère qu’avec le départ de ces piliers, on perd tous un peu de nous même car Dda Rabah faisait partie de ces anciens Kabyles qui incarnent le bon sens, la bonne éducation, la droiture… Il était difficile de lui reprocher quelque chose. Il chantait « Mes yeux fondent en larmes », aujourd’hui c’est nous qui le pleurons et nous lui survivons en orphelins». Revenant sur ses relations avec le défunt, Idir évoquera ses rencontres avec lui «surtout à son magasin de l’époque à Tizi-Ouzou. Ici en France, on ne se voyait pas trop. Je me rappelle sa simplicité quand il nous arrivait de parler musique. Il me disait à chaque fois que lui il faisait la musique des Fellah… Bien sûr qu’il disait ça avec un gros sourire aux lèvres. C’était quelqu’un qui aimait bien s’amuser, rigoler… C’était un bon vivant mais d’une sagesse extrême. Que Dieu l’accueille en Son vaste Paradis et mes condoléances à sa famille», conclut Idir qui réagissait depuis Toulouse où il est de passage ces derniers jours.
Propos recueillis par Djaffar C.