L’année qui se meurt aujourd’hui s’éteint dans le deuil et l’affliction avec la mort d’un grand homme, en l’occurrence l’inénarrable Hocine Aït Ahmed.
Toute la population de la wilaya de Tizi-Ouzou, voire de l’Algérie toute entière, s’est un peu sentie orpheline après la disparition d’un monument qui a représenté l’idéal démocratique, la liberté et l’amour de son pays : l’Algérie depuis sa plus tendre enfance. Ainsi qu’il l’avait souhaité il sera enterré demain, dans son village natal à Ath Ahmed, dans le sanctuaire de son non moins célèbre aïeul, le Cheikh Mohand Ou L’Hocine, accompagné des hommages de toute la Nation.
L’éducation, des résultats remarquables
Sinon 2015, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qu’avait-elle de remarquable, de notable, de singulier, de saillant par rapport aux autres années ? Prenons ce qui est en train de devenir une tradition ancrée dans cette circonscription administrative : les résultats des examens du BEM et du baccalauréat, où Tizi-Ouzou s’est adjugée la première place à l’échelle nationale. Selon les résultats officiels communiqués par la Direction de l’éducation dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le taux de réussite pour l’année 2015 au BEM est de 66,73%. S’il est vrai que le taux de réussite dans cette wilaya a connu un net recul comparativement à celui de l’année 2014 qui était de 80,16%, il n’en demeure pas moins qu’en termes de classement elle est restée indétrônable au plan national. Détaillant les résultats, la Direction de l’éducation a expliqué que sur les 14 408 candidats inscrits dans la wilaya, 9 497 ont réussi à cette épreuve. L’autre prouesse réalisée par la wilaya est de compter parmi ses établissements d’enseignement moyen un établissement où la réussite à l’examen du BEM a été de 100%. Il s’agit du CEM Nachef Mohamed de la commune d’Akerrou, dans la daïra d’Azeffoun. Pour ce qui est de l’examen du baccalauréat, elle avait obtenu la 1ère place à l’échelle du pays pour l’année scolaire 2014/2015, en réalisant un taux de réussite de 65,75%, selon les résultats communiqués par la cellule de communication de la direction locale de l’éducation. Avec ce taux de réussite qui est en hausse comparé à celui enregistré au Bac précédent et qui était de 61,81%, la wilaya de Tizi-Ouzou a réussi à se maintenir, pour la septième fois consécutive, à la tête du classement national en matière des résultats du baccalauréat. Pour cette année, la meilleure moyenne est revenue à une élève du lycée de Tizi n T’lata, Ouerek Sara Yasmine, qui a obtenu 18,40/20, contre 18,28 pour sa première dauphine, Halimi Amel du lycée Rabah Stambouli de Tizi-Ouzou et17,90 pour la deuxième dauphine, Touzari Liticia, du lycée Dahmani Mohand de Boghni. La palme du meilleur établissement en termes de résultats de cet examen est revenue, cette année, au lycée Boudjima de Makouda qui a enregistré 86,34%, suivi par le lycée de Béni Zmenzer avec 84,44% et en troisième position par le lycée Khouas Ahcène de Larbaâ N’Ath Irathen avec 81,64%. Ce qui démontre si besoin était que la région recèle des compétences sûres qui ne demandent qu’à être soutenues, encouragées pour des résultats encore meilleurs.
Les artistes meurent aussi
Sur le plan artistique et culturel, la wilaya a déploré le rappel à Dieu de plusieurs créateurs de sens et de beauté. Il s’agit du grand comédien Bouaraba Mohand Ouidir plus connu sous le nom de Dda Belaid, de Meziane Rachid animateur, parolier, comédiens, auteur et chanteur de renom, de Aguini Ahmed dit «papillon», musicien et mémoire aiguisée de tout ce qui touche à la musique à Tizi-Ouzou, de Taleb Rabah, un chanteur de grande envergure qui a tout chanté : la guerre de libération avec «Truntt walniw» et «Mathecfam ay igoudar», les thèmes sociaux avec «Yenza enif yenza», «Ayaqjun ketc dahbibiw», «A yism a3zizen a Micli» et d’autres sujets de joie, tels que «Ifuk ezit dhi lmesbah», et enfin du petit Ouali Hocine, un enfant promu à un avenir radieux que la mort est venue ravir, à l’âge de quinze ans, à l’affection des siens et de ses fans qui étaient aussi nombreux. Ce sont tant de voix dont la disparition nous a marquée, et qui vont nous manquer terriblement.
Un développement au ralenti
Des projets gelés, il n’en manque pas, en raison de la situation économique du pays ou à cause des oppositions des propriétaires. L’ex pôle d’excellence de Oued Fali, tel le CHU, la salle de spectacle de 3 000 places et la faculté de médecine. Il s’agit surtout de projets lancés depuis 2010, voire même 2004-2005 et les projets non-budgétisés. Cependant, il est à observer un avancement de l’ordre de plus de 64% en branchement au réseau de gaz de ville, ce qui représente 208 189 foyers raccordés. Ce qui est une bonne nouvelle à inscrire à l’actif de l’exécutif de wilaya.
Sadek A. H

