«95% des pathologies digestives cancéreuses sont prises en charge»

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Né le 6 septembre 1960 à Alger et père de trois enfants, le professeur Salah Berkane est le produit de la faculté de médecine d’Alger. Maître-assistant de la promotion de mai 1992, il réussira, en 2001, sa thèse sur le «Traitement radical du cancer de la vésicule biliaire», pour devenir professeur spécialisé en chirurgie hépatobiliaire et digestive en décembre 2006, puis professeur chef de service au CHU de Béjaïa, suite au concours national de chefferie de service organisé en Mai 2014.

La Dépêche de Kabylie : Vous venez d’être installé au CHU de Béjaïa en qualité de médecin chef de service de chirurgie générale et élu président du Conseil scientifique. Que signifient pour vous ces nouveaux postes de responsabilité ?

Pr. Salah Berkane : Les responsabilités qui m’ont été confiées nécessitent des efforts colossaux, car, s’occuper à la fois des activités d’enseignement, de chirurgie, de la chefferie de service et du conseil scientifique, est une mission très lourde, mais je ne peux pas refuser ces louables tâches, étant donné qu’elles visent à améliorer la prestation pour laquelle je suis là mais surtout, le bien être des malades.

Est-ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui la wilaya de Béjaïa dispose d’un service de chirurgie générale doté de moyens humains et logistiques qui permettent aux malades locaux de ne plus se rendre vers d’autres wilayas pour se faire opérer ?

Oui et non. Oui, puisque 95% des pathologies digestives cancéreuses sont prises en charge au niveau du CHU de Béjaïa, à l’exception des cancers de l’œsophage que nous transférons vers la capitale. Chez nous, nous enregistrons peu de cas qui, malheureusement, ne permettent pas d’acquérir une expertise (Environs deux cas par an). Il faut dire que cette maladie exige une pratique permanente pour la maitriser.

Peut-on dire que le service que vous dirigez a atteint les normes universelles dans la prise en charge des interventions chirurgicales ?

On ne peut parler de normes qu’après avoir réduit les délais d’attente à trois semaines, qui sont nécessaires aux procédures préopératoires (bilan préopératoire et discussion avec nos collègues anesthésistes-réanimateurs pour estimer les risques encourus par le patient). Au niveau de notre service, la moyenne varie d’un (01) mois pour les cancéreux et trois mois (03) pour les pathologies bénignes. Pour sortir de cette situation et afin de se rapprocher des normes, le nombre de salles opératoires doit être doublé.

Vous avez participé très récemment au congrès international qui s’est tenu dans la ville de Marrakech (Maroc), pouvez-vous nous révéler l’objet de votre participation ?

Effectivement, durant l’année 2015, j’ai marqué ma participation à deux congrès internationaux. Le premier est le congrès international de chirurgie générale, organisé par l’association Française de chirurgie, qui s’est déroulé du 30 Septembre au 02 Octobre 2015 au palais des congrès (Paris, France), durant lequel j’ai exposé cinq communications, dont trois posters et deux communications orales. Les thématiques abordées sont, la cancérologie digestive, le cancer colorectal, le cancer de la vésicule biliaire, la carcinose péritonéale et les métastases hépatiques. Le deuxième événement auquel j’ai pris part, c’est la 10ème conférence internationale sur le cancer en Afrique (10th International Conference on Cancer in Africa), abrité par la ville de Marrakech (Royaume du Maroc) du 18 au 22 Novembre passé. L’événement a été organisé en collaboration avec la fondation Lalla Salma pour la prévention et le traitement du cancer. Cinq (05) communications ont marqué mon passage, à savoir entre autres, la chimiothérapie intra-péritonéale adjuvante après chirurgie radicale pour le cancer colique classe PT4, le cancer colorectal du sujet jeune, et la prise en charge des carcinoses péritonéales.

Quelles sont les perspectives du service de chirurgie générale ?

Les perspectives de mon service visent la formation de toutes les corporations qui veillent au bon fonctionnement des protocoles de soins, le développement de la prise en charge de la cancérologie digestive, la chirurgie hépatobiliaire, la chirurgie pancréatique et la coeliochirurgie. En fait, c’est l’amélioration de la qualité des soins qui passent par la formation

Entretien réalisé par Atmane Mehdi

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