Jadis, le marché hebdomadaire ayant lieu chaque dimanche au chef-lieu communal sur une mini placette, grouillait de monde affluant des villages et localités avoisinants. Aujourd’hui, le site a laissé place à un projet de 80 logements qui marche à pas de tortue, privant ainsi la population locale d’un lieu de rencontre et d’échange. Ne pouvant rivaliser avec les autres marchés, tels que ceux de Sidi-Aïch, Ouzellaguen ou Akbou… il reste, néanmoins, que les habitués de l’ancien marché regrettent le bon vieux temps où ledit marché constituait un lieu de rencontre et de palabres pour les différents villageois qui viennent pour faire leurs emplettes. Faute de non-disponibilité d’assiettes foncières où les marchands peuvent étaler leurs marchandises, un phénomène nouveau s’installe doucement et sûrement, les marchands ambulants. Ces derniers continuent de squatter d’importantes parties de la chaussée et de la place centrale de la localité. Les places publiques des villages ne sont pas, elles aussi, épargnées par l’invasion de ces « nouveaux débarqués » qui squattent chaque coin de rue afin d’y couler leurs marchandises en toute quiétude. Même si cette situation arrange bien les affaires des marchands et des villageois, il reste, néanmoins, que les commerçants locaux s’indignent contre ces « nouveaux arrivés », qui, en plus, ne payent pas les impôts et, par ricochet, une clientèle de moins pour les propriétaires de locaux commerciaux. Ces nouveaux marchés qui pullulent, créent un climat de tension, car les nuisances sonores et les odeurs nauséabondes courroucent davantage les riverains.
À la faveur de l’anarchie et de l’incurie qui caractérisent plusieurs localités de la commune et qui sont manifestement tolérées par les responsables locaux, les commerçants locataires voient d’un mauvais œil la prolifération des marchands illicites. Pour eux, la seule solution réside dans la réhabilitation du marché hebdomadaire pouvant absorber tous ces marchands ambulants. Interrogé sur ce sujet, un responsable de la municipalité nous explique qu’«ils envisagent de le réhabiliter, mais dans un autre lieu, car l’exiguïté de l’ancien marché ne peut répondre aux exigences de l’organisation d’un marché hebdomadaire». Toutefois, les habitats de ladite localité semblent sceptiques quant à la réhabilitation du marché hebdomadaire, d’autant plus que les responsables locaux ont avancé à moult reprises que le marché sera bel et bien remis sur les rails. Mais, jusqu’à preuve du contraire, les habitués de l’ex-marché ne croient plus aux promesses mirobolantes de leurs élus. «Pour l’instant, nous sommes contraints de nous déplacer aux marchés des localités limitrophes, car les responsables de la municipalité ont reporté le rétablissement du marché hebdomadaire sine die», nous dira avec un brin d’amertume, Said, maquignon de son état.
Bachir Djaider