La commune de Chemini n’accueille pas de grands projets. Les infrastructures déjà réalisées sont loin de répondre aux attentes de la population locale, d’autant plus que certaines réalisations font figure de parents pauvres. La salle omnisports, en travaux depuis plus de trois ans, n’ouvrira pas de sitôt. Seule satisfaction dans cette APC située à 60 kms du chef-lieu de wilaya de Béjaïa, le lancement des travaux de raccordement au gaz de ville, mais les Cheminois devront prendre leur mal en patience, car le projet marche comme une écrevisse. Plusieurs projets sont restés inachevés. Le projet de 80 logements est un cas illustratif de la lenteur des travaux. Après 25 mois depuis l’émission de l’ordre de service en novembre 2013, le projet de 80 logements de type publics locatifs (LPL) n’a pas encore atteint son rythme de croisière, car le taux d’avancement est peu appréciable, d’autant plus que le délai de réalisation est fixé à 30 mois. L’alimentation des foyers en eau potable via le barrage hydraulique de Tichy Haf est à l’état embryonnaire. Le stress hydrique fait déjà partie de la vie quotidienne des habitants de la commune éponyme. L’épineux problème de l’assainissement ressurgit à chaque fois, dont bon nombre de quartiers et patelins attendent impatiemment que leurs habitations soient raccordées au réseau d’assainissement. Quant au réseau routier, l’équipe communale trouve toutes les peines du monde à réparer ces multiples carences. La route Ilmaten-Ouzellaguen est mise aux oubliettes, de surcroit, laissée au gré des crevasses et nid-de-poule. La piste de 900 mètres, reliant Chemini à Bouzeguene, n’est pas encore bitumée, nonobstant l’aménagement de ladite piste en tout-venant. Des monticules de ce matériau jonchent le long dudit axe routier depuis plus d’une année sans que l’entrepreneur chargé des travaux ne soit inquiété par les autorités chargées du suivi des chantiers. Toutefois, selon des sources bien informées, l’APC de Chemini n’a pas honoré ses engagements vis-à-vis dudit entrepreneur, lequel attend toujours son ODS pour entamer réellement les travaux de bitumage. Le traçage de cet axe routier est une initiative privée de l’entrepreneur, enfant de la région, qui n’a pas hésité à engager ses engins pour tracer la piste afin de permettre à la population locale de rallier Bouzeguene. La réhabilitation du marché hebdomadaire n’est pas prête de voir le jour en raison de l’atermoiement des premiers responsables municipaux qui tardent à prendre en charge ce projet. La bibliothèque communale, érigée en contrebas du chef-lieu de la commune, n’accueille qu’une poignée de potaches et collégiens qui la fréquentent en période d’examens. Outre cette session, cet édifice ressemble plutôt à une coquille vide qui n’accueille aucune autre activité pouvant apporter une pénombre au vide culturel qui sévit dans la région. Du côté de la maison de jeunes, le constat est plus amer. Les activités culturelles sont inscrites aux abonnés absents. «La culture est reléguée au second rang dans cette localité qui n’en finit pas de cumuler les échecs», dixit Mazigh, étudiant de son état.
Bachir Djaider