Les mandataires, par la voix de leur syndicat, menacent de recourir à la grève si les pouvoirs publics maintiennent la sourde oreille quant à leurs doléances. Estimés à 108 personnes, les mandataires du marché du gros des fruits et légumes de la région d’Akbou crient haro sur les conditions déplorables dans lesquelles ils évoluent. En effet, ces marchands réclament une meilleure prise en charge de leur activité menacée de facto par la prolifération des ordures, envahissant chaque recoin du marché de gros d’Akbou, appelé communément « Souk n yizene ». Dans le même sillage, la décision du premier magistrat de la commune éponyme de revoir à la hausse les frais de location des espaces réservés aux marchands de gros n’est pas du goût des locataires. Et pour cause ! «Le prix du carreau que nous louons à longueur d’année est de 3 000 dinars. Alors, comment se fait-il que les responsables locaux décident unilatéralement de surenchérir d’augmenter cette somme pour atteindre les 30 000 dinars ?», se demande un mandataire. Et d’ajouter : «Il est inadmissible que les responsables municipaux nous prennent en otage par cette décision arbitraire. Les pouvoirs publics disent vouloir moderniser les marchés, force est de constater qu’ils n’ont rien fait. Nos marchés ne répondent pas aux normes, ils fonctionnent toujours d’une manière archaïque.» Les mandataires sont unanimes à souligner que la hausse des prix des fruits et légumes est due à l’essor que connait le réseau des intermédiaires qui, souvent, court-circuitent carrément leur travail alors qu’ils sont censés pourtant être les interfaces entre le fellah et le marchand de détail. Toutefois, l’espace alloué aux mandataires d’Akbou n’est guère reluisant, car moult carences sautent aux yeux. Insalubrité odeurs nauséabondes, des carreaux de fortune laissés au gré du vent et de la pluie, absence de sanitaires dignes de ce nom, exiguïté de l’accès au marché… «Actuellement, le marché de gros des fruits et légumes est livré au diktat du gestionnaire des marchés et du P/APC. Le marché baigne dans l’anarchie», assène un marchand de fruits et légumes. Ce faisant, le syndicat des mandataires d’Akbou conteste à cor et à cri l’anarchie et le manque à gagner quant à l’organisation, la gestion et l’aménagement du marché de gros. La menace d’une grève desdits commerçants ne peut être évitée que par la satisfaction entière et pleine de la plateforme de revendications exprimées par les contestataires. Cette montée au créneau des marchands de gros se veut pour attirer l’opinion publique sur les problèmes dans lesquels ils pataugent depuis des années.
Bachir Djaider