… Caravanes, galas et agapes à Ouzellaguen

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Le nouvel an berbère a été célébré avec faste et solennité à Ouzellaguen. Il y avait de la communion, de la convivialité et de la bonne humeur. La frénésie qui a emprunt l’élan de réappropriation de ce patrimoine immatériel, a été plus prégnant que jamais. D’aucuns en sont même venus à alléguer que le fantôme de Chachnaq, le roi Berbère fondateur de la 22e dynastie pharaonique, a hanté les esprits, l’espace de ces moments trépidants. Fidèle à son engagement indéfectible, l’association «Horizons» n’a pas manqué ce rendez-vous devenu mythique, en gratifiant la population d’un large éventail d’activités, dédiées à l’histoire, à la culture et à la fête. Les membre de cette dynamique association ont conjugué leurs efforts et fédéré leurs énergies, au service d’une tradition fédératrice de la mémoire amazighe. Cinq jours durant (du 8 au 12 janvier), la ville d’Ighzer Amokrane a vibré au rythme de conférences-débats, de représentations théâtrales et autres galas artistiques. Le coup de starter a été marqué par la reproduction à l’identique d’un village amazigh. La clôture a mis à l’honneur des caravanes berbères. Des troupes de Bgayet, de Tizi-Ouzou, de Bouira et de Ghardaïa ont paradé à travers les rues de la ville, sous le regard émerveillé de la foule amassé tout le long du parcours. L’association culturel Timegdal (ACT) du village Hellouane s’est fait, elle aussi, un point d’honneur de faire revivre et perpétuer cette tradition jalousement conservée dans les tréfonds de l’inconscient collectif. Ibouziden, l’un des 14 villages de la commune d’Ouzellaguen rasés par l’armée coloniale française, a abrité l’essentiel des festivités. La fontaine publique, cœur palpitant du village s’il en est, a été le point de départ d’une caravane berbère, accompagnée d’une troupe de chant et de musique traditionnelle. La procession a mis le cap sur Takhlicht, un lieu-dit situé à quelques centaines de mètres du village. Le choix du site n’est pas fortuit, dès lors qu’il a été le théâtre du premier accrochage de la région ayant mis aux prises, en janvier 1956, les combattants algériens et un détachement de l’armée française. Une jonction objective entre une lutte pour le recouvrement de l’indépendance nationale et un activisme éclairé pour faire revivre un pan du patrimoine immatériel ancestral. Le rendez-vous a aussi égrené des chants lyriques traditionnels berbères, des récits relatant les anciennes coutumes relatives à la célébration de Yennayer, une démonstration culinaire autour du plat phare de Yennayer et un déjeuner collectif.

N. Maouche

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