La Soummam polluée par les margines

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L’Oued Soummam est ostensiblement souillé par les margines, issues de l’exploitation des huileries implantées tout le long des deux rives du fleuve.

En effet, chaque année à pareille époque coïncidant avec l’olivaison, l’étendue aquifère de l’oued, déjà passablement altérée par les autres polluants, vire au noir. Même s’il n’est pas toxique, ce composé organique se prêtant par ailleurs très peu à la décantation, affecte le fonctionnement de l’écosystème dans sa globalité.

La turbidité qu’il induit est la plus visible mais pas nécessairement la plus perverse. Cette contamination (une de trop !) traduit en tout cas, la tragique insouciance qui régente les comportements. Preuve en est, cette curieuse réaction de certains propriétaires d’huileries, qui refusent de voir la réalité en face. Encore moins de faire amende honorable : «nous exerçons dans la légalité la plus totale et en conformité avec les textes en vigueur», dispose sèchement le gérant d’une huilerie située dans la ville de Sidi Aïch.

Comme pour couper court à toute discussion sur ce sujet, un autre exploitant de Seddouk atteste contre toute évidence : «notre huilerie ne génère aucune pollution de l’environnement. Les services habilités sont là pour intervenir s’il y a une quelconque anomalie». Un peu plus conciliant, le gérant d’une huilerie d’Ighzer Amokrane convient que «des atteintes à l’environnement peuvent exister, mais elles n’ont aucune incidence notable».

Néanmoins, il se défend d’en avoir une quelconque responsabilité. «Notre établissement est équipé de bassins de décantation. Les eaux résiduaires issues de la trituration des olives ne sont évacuées dans le milieu récepteur qu’une fois débarrassées de leur charge polluante», soutient-il. Contacté par nos soins, un spécialiste en génie de l’environnement s’inscrit en faux contre les assertions des responsables d’huileries.

«Théoriquement, l’exploitation de ces établissements à caractère saisonnier est soumise à un cahier des charges ; mais dans les faits, très peu d’operateurs s’en tiennent à la réglementation. Une simple observation du milieu récepteur nous en donne la preuve par quatre», assène-t-il.

N Maouche.

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