Une école refusée pour la célébration

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C’est devant un public conquis et acquis que se sont produits les deux ténors de la chanson kabyle Ouazib Mohand Ameziane et Dahmani Belaid pour le plus grand bonheur de leurs fans. En effet, malgré le froid glacial et les coupures sans cesse de l’électricité les deux monstres de la chanson à texte ont gratifié les nombreux présents de leurs plus belles chansons puisées dans un répertoire d’anthologie qui enchanta et replongea dans une nostalgie certaine l’auditoire. Il faut dire que «tacamuhut usirem», l’association organisatrice de cette fête qui rentre dans le cadre de la célébration de Yennayer, n’a pas lésiné sur les moyens pour donner une aura certaine à cette manifestation. Concoctant un programme riche et varié où se mêlent expositions et conférences, le pari fut gagné grâce à ce gala de clôture qui s’est déroulé sur la placette de Souk El Hed, chef-lieu de la commune de Timizart, dans la daïra d’Ouaguenoun, et qui a regroupé une foule nombreuse. «On n’a pas trouvé beaucoup d’aides pour faire mieux, puisque les autorités nous ont refusé l’utilisation de l’enceinte de l’école primaire et le directeur du CEM des frères Ziane n’a pas voulu nous octroyer un avis favorable pour utiliser l’établissement pour la célébration de cette journée si chère pour nous les Kabyles, et ce, malgré les instructions de Madame la ministre de l’Education qui a encouragé la célébration de cette fête dans les établissements scolaires. Malgré ces aléas, nous avons pu relever le défi pendant deux jours, et nos concitoyens ont pu vivre des moments d’exceptions, où notre culture fut mise en exergue et valorisée comme elle le mérite», nous dira pour la circonstance M. Tiachtine, président de ladite association. En effet, bon nombre de jeunes mordus de culture et jaloux de leur patrimoine n’ont pas compris les raisons de ce refus de mettre à la disposition de l’association l’infrastructure existante localement pour mener à bien leur tâche. «Qu’importe, nous dira l’un deux, ce qui compte est que nos activités se sont déroulées malgré tout ; cependant, il est regrettable que des directeurs d’établissements refusent de coopérer alors qu’ils sont sensés être à l’avant-garde de la promotion de la culture. La leçon d’humilité et d’abnégation nous est donnée par nos deux grands chanteurs Ouazib Mohand Ameziane et Dahmani Belaid qui, malgré le froid glacial de la journée, les perturbations dues aux coupures de l’électricité ont tenu à être présents, et à chanter comme jamais pour partager avec la population locale cette fête de Yennayer. Un grand bravo à eux pour leur modestie, le sens du devoir, leur amour pour leur public et la culture en général !».

A. S. Amazigh

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