Comme prévue, l’unité de Tizi-Ouzou de l’Algérienne des eaux (ADE) a été paralysée, hier. Les travailleurs qui ont décrété une grève illimitée ponctuée par un sit-in devant le siège de l’unité réclament un écho de la direction à leurs revendications socioprofessionnelles.
Hier, dès les premières heures de la matinée, les travailleurs ont commencé à se regrouper devant le portail principal de l’ADE au chef-lieu de Tizi-Ouzou, sise au boulevard Houari Boumediene. Vers 10h, on pouvait à peine emprunter l’allée, vu le nombre de travailleurs s’y étant regroupés. Ils étaient une centaine de personnes à répondre à l’appel lancé la veille par la section syndicale locale affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Pour rappel, après un préavis de grève et suite au mutisme de la direction, les syndicalistes ont décidé de passer à l’action et d’initier une grève illimitée à compter d’hier, car ils avaient relevé «l’attitude méprisante de la part de la direction de l’Algérienne des eaux envers les revendications de l’ensemble des travailleurs», comme soutenue dans leur dernière déclaration. Les grévistes, en plus d’avoir refusé de rejoindre leurs postes respectifs, ont initié un sit-in devant le portail principal de la direction de l’algérienne des eaux. Un portail qu’ils avaient, d’ailleurs, décoré de banderoles sur lesquelles ils avaient soigneusement porté leurs «colère». C’est ainsi qu’on pouvait lire, entre autres, «Non à la discrimination», «nous refusons de servir de marche pied» ou encore «pour la sauvegarde de la société publique ADE». On pouvait aussi lire d’autres slogans comme «Tous pour l’ADE et ADE pour tous», «les travailleurs réclament la reconnaissance de leur revendications» ou encore «nous n’avons pas de syndicat national». Un peu plus loin, toujours devant l’entrée de l’établissement, c’est la plate-forme de revendications qui a été placardée par les manifestants. Une plate-forme qui regroupe, comme nous l’avons rapporté dans nos précédentes éditions, une dizaine de points visant à améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs. Pour en citer quelques uns d’entre eux, il s’agit notamment de «l’établissement des décisions de promotion et les mises à niveau dans les délais réglementaires conformément au travail des commissions», «la régularisation des doléances soumises par l’ensemble des travailleurs» ainsi que «la régularisation des travailleurs qui occupent des postes de responsabilités sans décision, et ce, avec effet rétroactif». Le document de la section syndicale UGTA de l’unité ADE de Tizi-Ouzou exige, aussi, de la direction la «définition des tâches de chaque travailleur ainsi que les prérogatives des responsables des structures et établissement des fiches de poste», ainsi que «la dotation des structures en documents réglementaires et affichage du règlement intérieur ainsi que de la convention collective en vigueur». Autres points mis en avant, celui relatif «à l’étude des cumuls des congés et le traitement et l’assainissement de toutes les situations». D’autre part, après les congés, on parle aussi de «la prise en charge des travailleurs victimes d’accidents de travail», «du respect de toutes les décisions prises par les différentes commission», ainsi que de «l’accessibilité de la formation pour tout le personnel équitablement et en toute transparence». La section syndicale qui relève tous les manques au sein de l’institution réclame aussi «la diffusion et la vulgarisation de l’information au sein de l’entreprise», tout en «informant la section syndicale, par écrit, de la gestion des conflits afin d’éviter les abus et les sanctions arbitraires», ajoute la plate-forme de revendications. «La prise en charge et la gestion de l’évolution des carrières des travailleurs, et assurer la protection des dossiers des travailleurs au sein de la structure ressources humaine» est un autre point relayé par le document, en plus de la «réhabilitation des travailleurs sanctionnés arbitrairement ou licenciés par abus». Une plate-forme que les protestataires sont déterminés à imposer avec leur mouvement illimité qui ne prendra fin qu’au moment de la «satisfaction de toutes les revendications».
Tassadit. Ch.
