Nassima ou la passion des chevaux

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L’ouverture, hier, d’un club équestre à Errich n’est pas seulement le couronnement de plusieurs années d’efforts ; c’est également la concrétisation d’un long rêve et d’une grande passion pour les chevaux.

En effet, Nassima Remita a baigné dès son enfance dans une atmosphère où la présence équestre est très forte. Cette passion vient de loin et se transmet d’âge en âge, de père en fils. Dans le cas de Nassima, c’est de père à fille. Très tôt, à un âge où d’autres filles jouaient à la marelle en chantant ou à la poupée, Nassima enfourchait les chevaux et caracolait à longueur de journée. Chez la famille Remita, les chevaux ont toujours occupé une grande place dans l’élevage ovin et bovin. C’étaient les chevaux qui soutenaient la ferme. Déjà c’était un investissement important. Aujourd’hui encore, il se perpétue à travers celle en qui s’incarne tout l’amour équin. Par conséquent, l’ouverture d’un club perpétuant cette noble tradition s’inscrit en droite ligne d’un vœu et d’un rêve caressés peut-être par quelque ancêtre travaillé par la passion des chevaux. La joie de Nassima pour qui la naissance d’un poulain ou la mort d’un cheval constitue un évènement considérable, est immense. Témoin, la forte émotion ressentie vivement à la mort d’une jument à l’âge où Nassima avait huit ans. «J’ai pleuré la mort de Inette (la jument) comme j’ai pleuré la mort de mon père (Rachid)», a-t-elle dit. On imagine ce que fut pour elle le jour où elle a perdu d’un coup cinq chevaux dont un poney. Comble de malheur, cette tragédie est survenue quelques jours avant l’Aïd, gâchant ainsi la fête pour elle et pour toute la famille. «Ce fut comme si le ciel me tombait sur la tête. Je fus plusieurs jours sans pouvoir m’en remettre», racontera-t-elle. Ce drame, s’il a laissé quelques traces, n’entame en rien la volonté de la jeune Nassima. Non seulement, avec ses dix frères et sœurs, elle a réussi à surmonter cette terrible épreuve en reconstituant l’écurie qui s’est enrichie de nouveaux chevaux et poneys, mais, cerise sur le gâteau, elle a réussi son rêve : l’ouverture d’un club, hier samedi. Pour fêter un tel évènement, la responsable du club a élaboré un programme comportant des activités équestres, telles des randonnées à cheval ou en calèche. À cette occasion, le futur club a aligné une vingtaine de chevaux, dont des barbes, des bretons et des poneys. Ces derniers sont très appréciés par les enfants pour leur douceur, leur taille et leur intelligence. Il y avait en plus une chorale interprétant les chansons de Cherif Kheddam, à l’intention des invités choisis parmi les personnes âgées, les handicapés et les orphelins ; et une fantasia, un spectacle qui allie tradition et modernité. Ce qu’il convient de souligner, c’est que ces activités s’inscrivent dans un contexte marqué lui-même par les fêtes de Yenayer. À cet égard, elles les continuent.

Aziz Bey

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