La carie dentaire progresse de manière constante chez les enfants scolarisés de la région de Tazmalt.
Cette affection, car s’en est une, est de loin la plus fréquemment diagnostiquée par les unités de dépistage et de suivi (UDS). De l’aveu-même de chirurgiens-dentistes officiant dans ces structures en charge de la promotion et de la protection de la santé en milieu scolaire, l’écrasante majorité des apprenants soumis aux visites médicales périodiques sont touchés par la carie. «On peut affirmer que près de 80% des élèves présentent des lésions carieuses, plus ou moins évoluées. C’est une préoccupation de santé publique découlant directement des habitudes alimentaires des jeunes et du défaut d’hygiène bucco-dentaire», nous confie un dentiste. «Des campagnes de prévention épisodiques ont été organisées au cours de ces dernières années, sans toutefois, arriver à enrayer l’évolution de la pathologie», déplore le toubib. Notre interlocuteur n’écarte pas une aggravation de la situation pour les années à venir. «À moins», tempère-t-il, «que des mesures hardies ne soient prise en temps opportun par les autorités sanitaires, avec l’implication actives des parents d’élèves».
La réorganisation de la santé scolaire opérée voila une vingtaine d’années, n’a pas apporté les résultats tant escomptés. La généralisation à toutes les UDS, des services de stomatologie, pour indispensable qu’elle fut, n’a pas pu hisser ces structures à la hauteur des enjeux. Pourquoi tant d’efforts pour si peu de résultats ? Pour un médecin de santé scolaire, l’enjeu est ailiers. «La bataille contre la carie doit être engagée dans la cellule familiale, car la responsabilité incombe en premier lieu aux parents», souligne-t-il. Et de s’expliquer : «initier l’enfant à un brossage régulier de ses dents, lui inculquer des habitudes alimentaires saines et le mettre en garde contre les ravages de la carie, doit se faire à la maison dès les premières années de la vie». Or, relève-t-il, force est de constater que la plupart des parents n’accordent qu’une attention, du moins distraite, sinon négligente à cet aspect sanitaire de leur progéniture. Les praticiens n’omettent pas d’avertir sur les complications, aussi graves qu’insoupçonnées, en raison de ses multiples retentissements sur les fonctions vitales de l’organisme, à l’image de la fonction cardiaque et rénale. Et de conclure : «on ne le répétera jamais assez, la prévention reste le meilleur rempart».
N. Maouche.