«Amraoua sera refait aux standards mondiaux d’un 4 étoiles»

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Travers cet entretien, M. Drireche, directeur des hôtels Amraoua et Tala Guilef, évoque les projets de modernisation qui toucheront les établissements hôteliers publics de la wilaya.

La Dépêche de Kabylie : On évoque depuis un certain temps la fermeture de l’hôtel pour des travaux. Mais vous restez toujours ouverts. Qu’en est-il exactement ?

M. Drireche : Les études sont effectivement terminées par un groupement de bureau d’étude portugais, et l’entreprise réalisatrice a été désignée. Les travaux porteront sur la modernisation de l’établissement de fond en comble, que ce soit côté bâtiments ou équipements ainsi que les espaces extérieurs. Il sera aussi question de mettre en place d’autres espaces d’accompagnement comme une autre piscine, puisqu’il est prévu que l’actuelle soit transformée en spa. La nouvelle piscine sera aménagée en contrebas de l’hôtel du côté des terrains de sport.

C’est tout de même une décision qui remonte à des années qui tarde à se concrétiser…

La décision de modernisation de tous les établissements hôteliers qui relèvent du secteur public a été effectivement prise, si je ne me trompe pas, en 2010 déjà. C’était une décision des pouvoirs publics qui a pris néanmoins un peu de temps à se concrétiser et c’est compréhensible, car il fallait mettre en place les cahiers de charge, l’intervention des bureaux d’étude, ajoutez à cela les infructuosités des appels d’offres lancés, etc. En ce qui concerne Amraoua, l’attribution de l’étude n’a pas subi ce contretemps, mais les appels lancés pour la réalisation si. Ils furent infructueux par deux fois quand même, et bien entendu pour passer d’une étape à une autre il fallait observer des délais ce qui fait que ça engendre un retard. Mais cela est dépassé puisque maintenant le marché de réalisation est attribué et l’entreprise est connue, c’est Zapoli et est italienne.

Le chantier sera alors effectif bientôt ?

Il y a encore certaines contraintes qui ne sont pas liées à l’entreprise réalisatrice mais plus à l’organisation du chantier, la mise en œuvre du plan social des travailleurs.

Justement qu’adviendra-t-il des travailleurs en poste ?

Il y a deux formules, trois en fait restent envisageables pour eux. Nous avons en effet d’abord le côté formation qui concernera les jeunes diplômés; les départs en retraite anticipée que nous avons d’ailleurs encouragés. Treize sont déjà partis depuis le 1er décembre et ils ont bénéficié d’une cagnotte globale de deux milliards deux cents. D’autres sont concernés pour ce premier trimestre de l’année 2016. Et il reste les options du chômage technique ou le départ volontaire et là-dessus la formule n’est pas arrêtée définitivement. Mais ça ne nous empêchera pas de démarrer le chantier. Mais la vraie contrainte serait de vider l’hôtel. Car tout l’équipement mobilier et hôtelier est appelé à être vendu aux enchères publiques. Nous avons déjà pris un expert pour procéder à l’évaluation de tous les biens appartenant à l’établissement et là nous attendons le feu vert pour lancer la procédure. Normalement on procédera à la vente aux enchères publiques en lots séparés, mais c’est sûr que nous n’avons pas intérêt à ce qu’il y ait des restes, il faut que tout soit vendu à la fois.

Et la fermeture de l’établissement nesaurait tarder alors ?

Nous tablons sur une fermeture pour fin février.

Et, semble-t-il, les autres établissements de la wilaya ne devraient pas tarder à vous emboiter le pas ?

Tous les hôtels relevant du secteur public sont concernés par cette opération de modernisation, donc ils sont tous appelés à des fermetures prochainement pour entamer ces chantiers. Dans notre wilaya les établissements concernés sont donc l’hôtel Amraoua, celui de Tala Guilef, Tamgout et les hôtels de l’ETK, c’est à dire Lalla Kheddidja, Belloua et Le bracelet d’argent de Beni Yenni. Et le premier établissement concerné et qui sera le premier à fermer c’est Amraoua. Pour les autres cela devrait intervenir selon l’avancement des dossiers d’appels d’offres. Moi je suis directeur de Amraoua et de Tala Guilef, pour les autres je pense que selon les informations en ma possession le plus avancé c’est Tamgout puisque l’étude est finie et l’appel pour la réalisation a été infructueux à deux reprises, donc je crois que là ils vont procéder à l’attribution du marché avec la formule de gré à gré après consultation. Donc l’entreprise sera désignée incessamment et les travaux devraient démarrer probablement vers juin. Je vous dis ça à titre d’information mais sinon c’est clair que je ne suis habilité à parler que des hôtels dont j’assume la responsabilité de la gestion, je veux dire Amraoua et Tala Guilef.

Peut-on savoir le montant du marché en ce qui concerne la modernisation de Amraoua ?

C’est un marché de 224 Milliards de centimes, en monnaie algérienne bien évidemment, attribué donc à une entreprise italienne pour un délai de réalisation de 15 mois.

Pensez-vous que les délais fixés peuvent largement être respectés ?

C’est un chantier qui est vaste, c’est à dire spacieux et l’entreprise n’aura aucune difficulté à organiser son chantier que ce soit pour l’acheminement des matériaux, ou encore pour le mouvement des intervenants. Il y a un bon espace que ce soit pour l’entreposage des matériaux ou pour les différentes interventions, puisque l’hôtel sera fermé au public. Nous serions confrontés à des couacs s’il était question d’une rénovation partielle, mais là il est question de rénovation complète et l’ensemble du chantier sera à la disposition de l’entreprise réalisatrice.

Et les fonds, sont-ils disponibles ?

Oui oui, les fonds sont disponibles. Il n’y aura pas de problèmes de ce côté-là.

Après réception des travaux, l’établissement Amraoua bénéficiera de quelleclassification ?

Il faut retenir qu’il sera question de modernisation au sens propre du terme. Il sera question d’une véritable mise à niveau aux standards internationaux comme l’exige la nomenclature mondiale. Et concernant Amraoua, il s’agira de nous aligner sur les standards de quatre étoiles pour garder notre classement.

Le collectif travailleur est estiméà combien ?

Nous sommes une soixantaine.

Et vous êtes dans la catégorie appelée à partir ou à garder les rênes du projet ?

Je suis désigné pour assurer le suivi comme chef de projet. Mais il faut savoir que je ne serai pas le seul à rester en poste puisqu’il y aura avec moi un staff administratif qui continuera à faire fonctionner l’administration et les finances de l’établissement normalement.

En parlant de finances, l’établissement dispose-t-il de créances non recouvertes ?

Effectivement, nous avons des créances chez nos partenaires mais qui sont recouvrables à cent pour cent.

Et elles s’élèveraient à…

Elles s’élèvent à hauteur de 35 Millions de dinars, en grande partie chez le secteur public. Nous avons subi également un autre handicap qui nous a causé quand même un sensible manque à gagner avec les annonces à répétition par certains médias de la fermeture de l’établissement pour sa rénovation depuis le mois de septembre, alors qu’il reste toujours ouvert.

Quelle est la capacité actuelle de l’hôtel ?

On est à 130 chambres d’exploitation mais sinon l’établissement est doté de 150 chambres.

On peut évoquer le chiffre d’affaire de l’établissement ?

Franchement, je ne dispose pas sur le coup des chiffres exacts…

Posons la question autrement. Le taux de remplissage ?

Il tourne autour de 35%

Votre clientèle, est-elle plutôt locale ou… ?

Notre clientèle est composée essentiellement de groupes, et quand on parle de groupes cela sous-entend des conventionnés. Comme nous avons aussi une certaine classe d’hommes d’affaires, car notre vocation est celle d’un hôtel urbain, donc de passage. Ce sont des séjours courts.

Entretien réalisé par Djaffar Chilab.

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