Tikjda, ce somptueux site climatique qui culmine à 1 487 m d’altitude, affiche complet.
Lors de notre déplacement sur les lieux, le week-end dernier, pour la couverture du séminaire organisé par la LFWA (Ligue de football de la wilaya d’Alger), nous avons trouvé des centaines de véhicules et bus bondés de jeunes, de familles venues chercher un moment d’évasion, de méditation et profiter de la neige. Difficile de se frayer un chemin parmi les dizaines de véhicules particuliers et bus portant différentes immatriculations des wilayas d’Alger, Boumerdès, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Cherchel, Tipaza, Bordj Bou-Arreridj,… etc. Avant même l’arrivée à Tikjda, au niveau de l’intersection qui mène sur le chalet du Kef, le CNLST et Aswel, un énorme bouchon de la circulation se forme, plusieurs familles décident alors de garer carrément leurs voitures et continuer à pied. Des familles armées d’appareils photos, portables prennent des photos souvenir, en s’exhibant sur cette magnifique poudreuse. Les enfants, et même les adultes, se pressent pour quitter leur véhicule pour jouer avec la neige. Toutefois, la route vers Aswel est fermée par la neige. Les services de sécurité plus que jamais sur le qui-vive, font en sorte de dissuader les gens pour ne pas s’y aventuré et prendre des risques inutiles qui pourraient leur coûter la vie. Toutefois, des parkings sauvages sont partout. Il suffit juste de ralentir que quelqu’un vous aborde pour vous rassurer que c’est un parking gardé et que votre véhicule sera bien gardé contre le paiement de la somme de 50, voire même de 100 DA, selon l’endroit. C’est une véritable ville qui s’érige où tout se vend. On y trouve même des fast-foods, mais il faudrait bien faire attention côté hygiène. Plusieurs familles préfèrent bivouaquer au bordure de la route, des feux de camp sont allumés dans pratiquement chaque coin, où l’on prépare des grillades,… etc. Au niveau du CNLST (Centre National des Loisirs et des Sports de Tikjda), c’est le même topo, tout est complet. Les 500 chambres que compte ce centre du MJS (ministère de la Jeunesse et des sports), affichent complet. Le CNLST, l’hôtel Djurdjura, l’auberge ainsi que le chalet du KEF. Pour le DG du CNLST, M. Meziani Smail, que nous avons rencontré sur les lieux en train de superviser avec délicatesse le travail de son personnel, qui a reçu des recommandations pour se montrer, chacun sa tâche, plus disponible et surtout communicatif avec les visiteurs, notamment les familles. «C’est la période où on est vraiment dépassés, mais on est tous mobilisés pour rendre le séjour des estivants agréable», soulignera-t-il. Tout le monde, ajoutera-t-il, «s’y trouve. Nous avons même pensé aux petites bourses, en proposant des plats et sandwichs à des pris abordables au niveau de l’auberge. Tout est proposé : frittes, plats et sandwichs chawarma, frittes omelette, lentilles,… etc.».
Ambiance bon enfant
Il faut dire qu’il règne une ambiance bonne enfant. Il y avait même l’ambassadeur d’Indonésie à Alger qui était là avec sa famille, ainsi que d’autres responsables en tenues civiles, des sportifs à l’instar de la délégation de la sélection nationale d’athlétisme en stage d’un mois, en préparation des prochains rendez-vous sportifs, les arbitres et commissaires de match de la ligue de football de la wilaya d’Alger qui ont organisé un séminaire de trois jours (jeudi, vendredi et samedi). Les enfants s’amusent à offrir de la nourriture aux singes qui, visiblement, ont prix cette habitude malgré les panneaux d’interdiction accrochés un peut partout. Ceci dit, le manteau neigeux fait le bonheur des vacanciers, alors que la station de ski du massif montagneux est prise d’assaut par des skieurs en herbes, d’autres préfèrent glisser sur des planches et pneumatiques. Néanmoins, on ne vient pas à Tikjda uniquement pour sa neige, mais aussi pour se reposer et fuir le stresse et le bruit de la ville. Plusieurs familles venues d’Alger, des habitués, estiment que cela fait partie de leur programme de famille. «Cela fait des années, depuis que j’étais célibataire, que je venais avec des amis, mais aujourd’hui je me déplace avec ma famille. En plus, Tikjda n’est pas aussi loin d’Alger, donc je préfère venir ici le week-end en famille et amis pour se reposer, méditer, s’amuser. C’est un lieu splendide», dira Salim, cadre dans une entreprise publique à Alger. C’est dommage, poursuit son épouse, «qu’il y a ce manque de civisme chez certaines personnes qui abandonnent leurs détritus. Je trouve cela de grave, c’est pourtant simple, comme on a tout ramené dans des sachets, pourquoi ne pas remettre les détritus dans les mêmes sachets et les jeter dans une poubelle une fois arriver en ville». «Il faut protéger ses lieux», poursuit-elle. «La protection de l’environnement est l’affaire de tous, cela commence par un simple geste. Plus grave encore, il n’y a même pas de toilettes publics, pour un endroit ciblé par des milliers de personnes», conclut-elle. En effet, pour faire ses besoins, il faut toute une gymnastique, accéder au CNLST, si on trouve de la place, ou d’utiliser les toilettes de la mosquée construite juste à côté.
Un site à protéger
L’autre fausse note qui a soulevée les interrogations des estivants c’est la fermeture du musée du PND (Parc National de Djurdjura). Pourtant, ce lieu est une véritable vitrine, une cartographie de la faune et la flore de toute la montagne du Djurdjura. Elle contient d’énormes informations qui permettent aux estivants de découvrir les animaux qui y vivent, à l’instar de la hyène rayée, le fennec, le vautour, l’aigle, le loup, la perdrix,… etc., ainsi que les autres espèces végétales et animalières. Son ouverture au public reste imminente même avec un prix symbolique. Toutefois, le CNLS Tikjda a son propre chasse neige utilisé au cas de besoin, notamment pour déblayer la route et permettre les allers-retours des gens, notamment ceux qui se trouvent coincés dans la neige.
A. M’hena