Dans la commune de Seddouk, le nouvel exécutif semble vouloir donner un coup de pied dans la fourmilière et dépoussiérer certains dossiers relatifs à des projets en souffrance qui dorment dans les tiroirs depuis belle lurette.
C’est le cas du projet de la crèche communale mis en place depuis 2006 et pour lequel un choix de terrain a été effectué durant la même année, mais qui n’a malheureusement, pas, encore, un début de réalisation. Selon Inchallalen Mustapha, vice-président chargé du service technique et de l’urbanisme, le dossier est remis au goût du jour et il est même sur la bonne voie. «Certes, le projet qui est pourtant de grande utilité publique est en hibernation depuis une dizaine d’années. Mais, on vient de s’en occuper sérieusement pour lancer sa réalisation le plus tôt possible et je dirai même qu’il est sur la bonne voie. Nous venons de récupérer l’étude du projet», a déclaré notre interlocuteur. Tout le monde sait q’une crèche communale serait d’une grande utilité au niveau d’une grande ville comme Seddouk, pour les couples qui travaillent, notamment les jeunes. De nos jours, la majorité des femmes sont allées à l’école et la plupart ont obtenu des diplômes et travaillent pour joindre les deux bouts dans une société où les besoins, pour mener une vie décente, ne cessent de s’amplifier. Mais l’idéal pour ces couple, c’est de trouver une garderie d’enfants qui fonctionne avec un encadrement qualifié pour compléter l’éducation des enfants en bas âge à leurs confier. Voila à quoi a songé l’Etat en construisant une crèche dans chaque commune dont l’objectif premier recherché est de répondre à l’attente des couples. Et puis, avec l’implication de la femme dans le marché du travail, les organismes employeurs ont l’aubaine de choisir les éléments compétents par le biais d’une sélection, ce qui leur permettrait à tout compte l’amélioration de la qualité de service et des rendements. Cela étant, l’Etat a même introduit une nouvelle filière dans les centres de formation afin de former des agents spécialisés dans le domaine des garderies d’enfants pour le bon fonctionnement des crèches. Mais ces filières ne sont pas dispensées dans tous les centres de formation professionnelle de la wilaya de Béjaïa, malgré leur importance. Le retard mis dans la réalisation de ce projet de crèche communale au niveau de la ville de Seddouk a poussé les gens à créer des garderies d’enfants dans des appartements, dont certaines sont loin de répondre aux normes. Mais les parents leurs confient, quand même, leurs enfants parce qu’ils n’ont pas d’autre choix comme nous l’expliquera Salima. «La première question que je me pose est la suivante : Pourquoi les APC qui ont succédé à la tête de la municipalité ne s’étaient pas préoccupées de la réalisation de ce projet de crèche communale alors qu’ils savaient qu’il est d’une grande utilité publique ? Et de deux, pourquoi l’administration ne s’est pas aussi préoccupée pour sa réalisation ? Le résultat, on est obligé de confier nos enfants aux garderies d’enfants qui n’ont pas de moyens- ils travaillant avec les moyens de bord- mais, heureusement, que le personnel a la qualification requise, en suivant une formation spécifique dont un CFPA ou ayant fait des études universitaires. La plupart ont aménagé des appartements mais nous rendant de grands services. De nos jours, confier son enfant à la grand-mère n’est pas fortement recommandé contrairement à la garderie où on s’occupe même de son éducation, en lui assurant, par la même, la pré-scolarité», a-t-elle dit. Une gérante d’une garderie que nous avons consultée, nous a fait savoir que la création d’une crèche rentre dans son insertion professionnelle. «J’ai suivi une formation dans le domaine et une fois le diplôme obtenu, j’ai trouvé un travail dans le cadre du filet social, alors que j’ai trois enfants à ma charge et encore un contrat que la DAS a refusé de me renouveler. Comment faire pour m’en sortir ? C’est à partir de là que j’ai créé cette garderie d’enfants dans un appartement que j’ai loué. Quand j’aurais les moyens, je créerai une crèche digne de ce nom, sinon à l’ouverture de la crèche communale, je postulerai pour un emploi», a expliqué notre interlocutrice. Une autre femme consultée, semble abattue en racontant ce qui est arrivé à son enfant en le confiant à une garderie. «J’ai confié mon enfant à une garderie et j’ai regretté amèrement. Mon enfant n’était pas en âge de me dire ce qui se passait. Un jour, j’ai constaté une tache bleue sur sa cuisse qui est un pincement avec les doigts de la gardienne, et quand j’ai fait une petite enquête, j’ai découvert des choses horribles. Elle ne lui renouvelait pas ses couches à l’heure, lui lavait rarement, le gondait et le frappait. Je lui ai, alors, retiré mon enfant pour le donner à une grande crèche privée où il me semble qu’il est bien pris en charge», a révélé cette dame qui a conseillé aux mamans de ne confier leurs enfants qu’à des garderies qui ont fait leurs preuves de par le passé et qui sont connues pour leur séreux.
L.Beddar