Quel avenir pour le vieux bâti ?

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L’ancien quartier de la ville de Aïn El-Hammam qui s’étire sur la partie-Est, allant du centre à la mairie, est composé essentiellement de vieilles bâtisses dont l’état menace ruines. En plus d’être hideux, ce quartier s’avère de plus en plus dangereux pour piétons et même les automobilistes de passage sur cette artère très fréquentée.

Il est difficile, voire impossible, comme on dit, «de faire du neuf avec du vieux». C’est pourtant ce que s’échinent à faire certains propriétaires qui refusent de procéder à la démolition de leurs locaux, de peur de ne pas avoir l’autorisation de les rebâtir, sachant qu’une partie de la ville, implantée sur la zone rouge, est considérée inconstructible. Certaines bâtisses, détruites faute de résister aux aléas du temps, demeurent à l’état de ruines depuis des années. Les gravats qui en sont issus jonchent le sol, à l’image de cet ancien magasin jouxtant les escaliers menant de la place à la salle de cinéma. Démoli par ses propriétaires depuis plusieurs années, il n’a pu être reconstruit, donnant ainsi une image peu reluisante au quartier. Quelques mètres plus haut, le bâti, datant de la colonisation, voit son état se dégrader peu à peu. Des deux côtés de la route, les magasins, sans cesse rafistolés, ne tiennent que par la grâce de Dieu. «Ce ne sont pas ces semblants de façades peintes et repeintes, pour les rendre attrayantes, qui leur éviteront la fin que leur réserve le temps. Leurs murs sont cuits de l’intérieur», comme les qualifie un ancien de Michelet qui se souvient de cette rue «aux commerces florissants», au début des années post indépendance. Le poids des ans a fini par faire son effet et à ronger inexorablement les murs, dont certains penchent vers le trottoir menaçant de s’effondrer à la moindre secousse. Les importantes chutes de neige de février 2012 ont mis à nu toute la fragilité du quartier, dont les constructions ont été érigées suivant le type R plus un. Le rez-de-chaussée à toujours servi de local commercial alors que l’étage est façonné de sorte à servir de logement. Quelques familles seulement continuent d’habiter les quelque appartements qui restent et dont la dégradation frise l’insalubrité. Peu de charpentes ont résisté aux intempéries de ces dernières années. N’étant plus couverts contre les eaux de pluies, les murs ont commencé à s’effondrer un par un. Le plancher jonché de gravats et de tôles froissées accentue le danger sur le niveau inférieur que les infiltrations fragilisent au fil des jours. Le risque encouru par les piétons est omniprésent. En attendant une opération de démolition de toute construction pouvant porter atteinte à leur intégrité physique, les passants évitent d’emprunter le trottoir jugé dangereux.

A.O.T.

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