Le soleil brille intensément en cet hiver et on dirait une journée printanière pleine de douceur que ce lundi 8 février 2016.
Que faire que d’aller visiter la commune de Bouhamza, une région de cocagne qui accueille avec ses paysages enchanteurs à couper le souffle dont elle a été gratifiée par dame nature et ses populations qui savent s’occuper, comme il se doit, de leurs hôtes. Le chemin de wilaya qui l’a dessert en rentrant par la porte Nord ou celle de l’Ouest est bien entretenue. C’est le reflet d’une commune en plein essor de développement. Mais rentrant dans ses entrailles pour en connaître ses secrets. Bouhamza est une commune éloignée d’environ 90 kilomètres de Béjaïa, le chef-lieu de wilaya. Elle est située au Sud/Est de la wilaya et frontalière avec le territoire de la wilaya de Bordj Bou-Arreridj. C’est une commune à vocation agricole où les agriculteurs sont les seuls agents économiques. Une économie agricole performante grâce à l’eau du barrage de Tichy, un petit océan situé dans cette commune, doté d’une baie de plus de quatre kilomètres. Cette commune démunie n’a d’autres ressources que celles que lui accordent les pouvoirs publics sous forme de subventions pour son développement. Elle accuse un retard que les autorités locales tentent de rattraper en mettant en place des projets pour l’amélioration du cadre de vie des populations qui souffrent des insuffisances dans plusieurs secteurs. Pour l’exercice 2016, elle a bénéficié d’un budget de 23.000.000,00 de dinars rentrant dans le cadre du plan communal de développement, ce que nous expliquera le P/APC, M. Bensikhaled Abdelhamid.
Des projets pour la commune
«L’année passée, notre commune a bénéficié dans le cadre des PCD, d’un budget de l’ordre de 62.5000.000,00 de dinars. Cette année, la wilaya nous a demandés de faire des propositions à hauteur de 60% de la somme qui nous a été allouée en 2015. Mais à la notification des crédits, le montant a été revu à la baisse pour être ramené à 23.000.000,00 de dinars que nous considérons comme une goutte dans un océan par rapport aux besoins exprimés par les populations», a-t-il dit. Rentrant dans le cadre de la procédure de réalisation des différents budgets de l’exercice 2015, l’APC vient de lancer un avis d’appel d’offres portant le numéro 03/2016 du 02 février 2016 pour la réalisation de trois opérations. La première consiste en la réfection des dégâts causés aux logements groupés du village Tachouaft. Il est toujours bon de faire un rappel sur cette centaine de logements en construction depuis une quinzaine d’années. Le 10 novembre 2000, un séisme d’une magnitude de 5,6 sur l’échelle de Richter a frappé la partie Est du douar n’Ath Aïdel et le village Tachouafth, proche de l’épicentre, a été fortement touché. Des centaines de maisons ont été gravement endommagées. Les pouvoirs publics ont immédiatement pris des mesures d’aides financières pour la remise en l’état des maisons légèrement touchées et la reconstruction d’autres jugées réformées. Un terrain vague idéal a été choisi pour la construction, dans le cadre, groupé d’une centaine de logements. Les travaux de la première tranche ont été lancés en 2001 et achevés une année après. Depuis, il n’y a jamais eu de deuxième tranche et les logements ont été laissés à l’abandon malgré les démarches incessantes des bénéficiaires qui réclamaient l’octroi de la deuxième tranche pour continuer les travaux restant à réaliser qui leur permettraient d’habiter leurs logements. Leurs louvoiements semblent tombés dans les oreilles de sourds. Durant ces quinze années, ces logements en construction sont habités par des pigeons qui leurs ont subi des dégradations à l’intérieur. Quand aux murs extérieurs, les intempéries ont fait le reste en faisant tomber les crépis. Cela étant, l’édile communal a des choses à dire à ce sujet. «Nous avons en tout 111 logements créés dans le cadre collectif destinés pour les sinistrés du séisme de novembre 2000. Les constructions ont été entamées en 2001 pour la réalisation de la première tranche relative aux gros œuvres. À l’achèvement de la première tranche une année après, il n’y a jamais eu de deuxième tranche malgré les démarches entreprises par l’APC et les bénéficiaires. C’est l’APW de Béjaïa qui est venue au secours des bénéficiaires en leur accordant en 2015 une subvention de l’ordre de 10.000.000,00 de dinars pour la réfection des toitures en tuiles et des murs dans les crépis sont tombés ainsi que la construction d’une mur de soutènement. On est dans l’attente de recevoir une autre subvention pour réaliser cette fois-ci les réseaux d’assainissement, les aménagements des allées. Les logements sont déjà alimentés en énergie électrique. Il reste les branchements d’eau qui sont du ressort de l’APC», a fait savoir le premier magistrat de la commune.
L’eau de Tichy haf arrive, mais…
La deuxième opération concerne l’achèvement des travaux de construction d’une antenne administrative dont a bénéficié le village Mahfouda. Des détails qui nous seront donnés par le maire de cette commune. «Ce grand village de notre commune a bénéficié en effet, l’année passée, d’un projet de construction d’une antenne administrative rentrant dans l’objectif des pouvoirs publics d’assurer un bien être aux villageois en leur rapprochant l’administration pour ce qui est notamment de la délivrance des documents de l’état civil. Les travaux de réalisation de la première tranche d’un montant de 2.000.000,00 de dinars ont été terminés, une somme avec laquelle on a réalisé l’étude du projet, les fondations et le rez-de-chaussée. C’est le reste à réaliser qui se résume à la construction du 1er étage que nous avons mentionné dans le présent avis d’appel d’offres», a poursuivi notre interlocuteur. La troisième opération rentre dans le cadre d’un aménagement urbain dans le chef-lieu. Le maire dira à cet effet : «Le projet concerne la réalisation d’un mur de soutènement de l’accès allant vers Boudjima sur 50 ML. Son utilité c’est d’éliminer le risque de tomber dans le vide qui plane sur les passants». L’avis d’appel d’offres est destiné pour les entreprises en bâtiments appelées à soumissionner. La date butoir arrêtée pour le dépôt des soumissions est fixée au 14 février à 12h, délai de rigueur. M. Bensikhaled nous a fait aussi savoir que d’autres avis d’appel d’offres pour la réalisation d’autres projets retenus dans les budgets 2015 ont été lancés. Il citera à titre d’exemple des projets d’aménagement des ruelles de plusieurs villages de la commune. «Nous avons lancé plusieurs opérations dans différents avis d’appels d’offres dont les soumissions commencent à rentrer à l’APC. Pour mettre fin à la poussière en été et à la gadoue en hiver, nous avons mis le cap sur l’aménagement en béton bitumeux des ruelles des villages Mahfouda, Bouhalma, Tansaout et Tachouaft», a abondé monsieur le maire. À l’instar des communes de la wilaya, Bouhamza a bénéficié pour sa part, de trois projets structurants. Le premier concerne l’alimentation en eau potable à partir du barrage de Tichy Haf. L’eau arrive, certes, en ce moment au chef-lieu et couvrira plus tard un grand nombre de villages dont les habitants qui souffrent des pénuries sortiront de l’ornière, mais le quota servi à cette commune est jugé insuffisant par le P/APC qui n’a pas caché d’ailleurs, sa colère en informant qu’il a saisi qui de droit lui demandant de réparer cette injustice. «On est très bien content que l’eau du barrage de Tichy Haf arrive à notre commune. Mais ce qui est anormal c’est le quota qui nous est servi actuellement qui est en deçà de celui qui a été prévu. Je ne suis pas resté les bras croisés face à ce problème en saisissant les responsables de l’ADE et la wilaya à qui j’ai demandé d’intervenir pour que nous soit donné le quota qui a été prévu», a fulminé notre interlocuteur. Le gaz naturel arrive aussi dans cette commune et sa mise en service pour le chef-lieu et les villages périphériques est prévue pour la fin de l’année en cours, sauf cas de force majeure. Les habitants jubilent déjà en voyant les entreprises à pied d’œuvre dans la réalisation de ce projet grandiose qui mettrait fin à la tracasserie de la bouteille de gaz butane que subissent les populations en été comme en hiver.
Le gaz et la fibre optique pour bientôt
Le maire semble satisfait de l’état d’avancement des travaux de ce projet tant attendu. «Le gaz naturel arrive dans notre commune et je suis persuadé au train où se réalisent les travaux que sa mise en service ne saurait tarder au grand bonheur des populations éprouvées par les tracasseries de la bouteille de gaz butane», a expliqué l’édile communal. La fibre optique aussi se réalise chemin faisant et ne tardera pas à arriver dans cette commune où la jeunesse souffre des manques de loisirs, notamment dans les villages où les insuffisances se conjuguent au présent. La téléphonie fixe permettrait d’avoir l’Internet dans les foyers et l’option fibre optique permet d’avoir la 4G, un haut débit qui élimine les lenteurs de la connexion et qui favorise les téléchargements rapides. Le maire a révélé qu’il a vu avec un responsable de l’ACTEL a qui il a demandé d’activer les choses. «La fibre optique aidera à faire évoluer les choses dans notre commune. L’Internet sera utilisé par les institutions, les entreprises et les jeunes aimant surfer sur la toile. Voilà pourquoi j’ai demandé l’entame des travaux le plutôt possible», a révélé notre interlocuteur. Tous ces projets qui ne sont pas des moindres se réalisent dans cette commune qui a déjà bénéficié d’autres projets, tels que le stade communal où sont organisés par les jeunes, des tournois inter-villages ou inter-quartiers. Une bibliothèque pour l’épanouissement de la masse juvénile, une maison de jeunes où seront créées de multiples activités, un lycée pour permettre aux lycées de ne plus s’inscrire dans des lycées des autres communes limitrophes, ils compléteront les études secondaires dans leur commune. La polyclinique a connu des améliorations à commencer par l’aménagement de l’édifice, la création d’un hôpital de jour et plus tard de la maternité. Autant dire que la commune de Bouhamza même située en haute montagne, d’un territoire au relief accidenté tente tant bien que mal de s’assurer un développement. Dans ce cadre, elle est sur la bonne voie, ce que nous avons constaté de visu.
L. Beddar

