De nouvelles lignes de transport s’imposent

Partager

Le désenclavement des contrées passe inéluctablement par le développement du réseau routier, lequel est une condition sine qua non pour les sortir de l’ornière de l’isolement.

Nonobstant la situation géographique, enviable, la commune de Chemini n’a toujours pas tiré profit de cette position. Adossée au flanc de la montagne de l’Akfadou, la commune de Chemini peut prétendre à un meilleur lendemain en raison de son emplacement favorable. Cette région s’ouvre sur les communes de Bouzeguène (Tizi-Ouzou) et d’Ouzellaguen (Bgayet), dont le réseau routier est dans un état de dégradation avancé. Les chances de décrocher un emploi dans le territoire de la commune sont presque quasiment nulles, néanmoins, les zones d’activités implantées dans d’autres localités, comme à Akbou (Tahracht), offrent des opportunités de travail pour des milliers de jeunes en quête d’emploi. Les Cheminois ne sont pas indifférents à cette aubaine, du coup, des centaines de jeunes se rendent quotidiennement à leurs lieux de travail. Les habitants de la commune de Chemini souffrent le martyre pour se rendre vers d’autres localités situées en contrebas, plus précisément, vers le Nord-ouest de la localité (Ouzellaguen, Akbou et Tazmalt) afin de rejoindre leurs lieux de travail. Ces ouvriers sont contraints de faire escale en passant par Sidi-Aïch, ce qui pèse davantage sur la bourse de ces derniers, à savoir plus de temps et plus de frais. Des raccourcis existent pourtant pour rallier la route nationale n° 5 en allant vers Ouzellaguen et Akbou. Les axes routiers Chemini – Taghrast – Takrietz ou Chemini – Boumelal – Takrietz présentent plus d’avantages, moins de frais et moins de temps. Mais, ce qui irrite la population locale est l’inexistence d’une ligne de transport desservant ces itinéraires. Les habitants de la commune de Chemini dénoncent le manque de moyens de transport, les contraignant de fait à observer des pérégrinations sans discontinu. Ils estiment que l’état de désarroi perdure depuis des années. Ces derniers espèrent que les autorités concernées prennent en charge leurs doléances, et ce, en renforçant les moyens de transport dans cette localité. De facto, ils souhaitent l’ouverture de nouvelles lignes de transport desservant l’ensemble de la municipalité et par ricochet, désenclaver la région. Des emplois indirects peuvent être créés, ce qui va absorber le chômage endémique, devenu une chape de plomb. La bande frontalière séparant la commune de Chemini de celle de Bouzeguène représente un point de ralliement entre deux wilayas, Béjaïa et Tizi-Ouzou. En dépit d’une situation géographique avantageuse, ces deux régions ne sont pas desservies par une ligne de transport, et pourtant, cette route pourrait faire gagner plus de temps aux usagers rejoignant la ville de Tizi-Ouzou ou plus précisément la capitale. Les villageois expriment leur dépit envers cette situation désolante qui, selon les témoignages, dure depuis des années. «C’est un véritable calvaire que nous subissons au quotidien. Matin et soir, nous sommes astreints de parcourir des dizaines de kilomètres pour rejoindre soit notre poste de travail ou notre foyer. Or, si des transporteurs desservaient notre commune, on n’en serait pas dans cet état de désarroi», nous dira un de nos interlocuteurs. Et d’ajouter : «Cette situation nous oblige, parfois, à attendre longuement l’arrivée du bus, et pratiquement tous les arrêts sont engorgés d’une foule de gens dont chacun attend la destination de son choix. De son côté un autre résident affiche son inquiétude face à ce problème. Il demande, à cet effet, aux responsables concernés d’ouvrir une ligne permanente qui va desservir la localité pour se déplacer plus facilement et sans contraintes. Au demeurant, les responsables locaux se doivent de revoir leurs copies dans l’espoir de désenclaver leur localité de facto, offrir un cadre de vie agréable à la population locale. «Il est grand temps de transcender cette vision archaïque, voire atavique, de la notion de gestion, longtemps étriquée aux seules opérations de rafistolage et de bidouillage. Nos concitoyens n’ont plus droit de cité dans une localité en totale rupture avec le développement», avance, sans ambages, un jeune universitaire de la région. Et d’ajouter : «Il est tout de même ahurissant que cette localité soit restée à la marge du développement, tout en restant otage d’un bidonnage électoral sans une réelle prise en charge des souffrances de la population locale». S’arc-boutant sur les seules subventions de l’État (PCD) et budget de wilaya, ladite localité est souvent à fond de cale, renvoyant aux calendes grecques bon nombre de projets, censés sortir la commune de l’enclavement.

Bachir Djaider

Partager