« Heureusement que la cimenterie de Sour El Ghozlane rouvrira bientôt »

Partager

Pour cause d’un arrêt technique qui dure depuis près de deux mois, la cimenterie de Sour El-Ghozlane n’approvisionne pas les chantiers de Bouira. Ces chantiers sont-ils pour autant à l’arrêt ? Comment l’entrepreneur de Bouira fait il à cette situation de crise ? Ce sont, entre autres, les interrogations que nous avons soumises à M. Harbi Arezki, président de la fédération UGEA (union générale des entrepreneurs algériens) de Bouira et non moins vice-président national de la même organisation.

La dépêche de kabylie Le ciment manque. Cela implique des retards dans la réalisation des projets. Comment la commission, dont votre organisation fait partie, fait face à cette crise ?

Arezki Harbi : La commission dont vous parlez a été mise en place sur instruction du wali, il y a près d’une année. Elle est présidée par le directeur du commerce et composée du directeur général de la cimenterie et des représentants de l’UGEA (l’Union Générale des Entrepreneurs Algériens). Fondamentalement, le but est d’amener les chantiers à bon port et dans les meilleurs délais. Nous nous rencontrons au début de chaque mois. Notre commission est aussi le réceptacle de problèmes posés par les entrepreneurs. Nous parvenons le plus souvent à trouver des solutions. Pour assurer un équilibre dans la distribution du ciment, nous nous sommes entendus sur un mode de priorité en termes d’approvisionnement en ciment.

C’est-à-dire ?

Equilibrer la distribution du ciment de manière à ne pas connaitre de retard dans la réalisation des projets. Bien évidemment, nous nous sommes entendus sur un planning de priorités. Logements et équipements publics (écoles, université hôpital) étaient les premiers servis. Cela a très bien marché.

Jusqu’à ce que la cimenterie de Sour El-Ghozlane arrête de produire

Il s’agit d’un arrêt technique et sporadique pour réfection, entre autres, de filtres. Cet arrêt ne devait pas dépasser les 45 jours, malheureusement, il les a largement dépassés. Cela étant, la cimenterie est en passe de reprendre. Elle se remettra en marche probablement avant la fin de la semaine.

Cet arrêt a forcément des implications sur les chantiers

Parce qu’on nous a orientés vers les cimenteries de Meftah et de Chlef, nous avions espéré que la situation soit gérable. Mais hélas, les deux cimenteries connaitront, elles aussi, des dysfonctionnements, du coup, nous n’avons pas pu être approvisionné.

Et alors ?

Chacun (les entrepreneurs) s’est débrouillé comme il a pu. On s’est, globalement, rabattu sur le ciment d’importation facturé à près de 1 600 dinars le quintal, plus de deux fois le prix du ciment local. Ce ciment d’importation nous permettait juste d’assurer les menus travaux. Les grands coulages étaient hors de portée. Fort heureusement, la cimenterie de Sour El-Ghozlane reprendra dans les deux ou trois jours à venir. Franchement, quand cette cimenterie va, les chantiers de Bouira vont. D’autant que nous avons trouvé en la personne de son directeur général un partenaire à l’écoute qui ne lésine sur aucun moyen pour faire avancer les choses.

Il y a aussi cette crise économique que l’on annonce de plus en plus contraignante. Elle aura aussi des implications sur vos chantiers ?

Quelques parts, cette crise annoncée est la bienvenue. Elle nous oblige à travailler et à réfléchir autrement, réfléchir en termes de crise et non de rente. Tenez, pour peu que le prometteur ait accès à un foncier bonifié il réduit la pression sur le logement social. Nous sommes en mesure d’apporter notre pierre, de livrer des appartements corrects ne dépassant pas les 4.000.000 de dinars. Une large couche de la société en bénéficierait (il s’agit des revenus variant entre 22.000 et 100.000 dinars). Un montage financier pour y arriver est jouable. Mais, encore une fois, cela est tributaire de l’accès à un foncier bonifié.

Propos recueillis par T.O.A

Partager