Dimanche dernier, des habitants des localités rurales de la commune de Draâ El-Caïd, en l’occurrence celles de Azaghar et Takliat, se sont donnés rendez-vous au niveau du tunnel des gorges du Chabet El-Akra de Kherrata, pour procéder au blocage de la circulation. Ceci a provoqué des chaines interminables de véhicules dans les deux sens de la route nationale, et a mis ses usagers dans une situation des plus désagréables durant plusieurs heurs. La revendication principale des représentants de ces deux localités était le raccordement de ces dernières en gaz de ville, dont les levés topographiques ont été effectués en 2011. Ce sont, donc, les retards enregistrés dans le lancement des travaux qui ont fait monter au créneau ces villageois, et les ont incités à agir de telle sorte, d’autant plus que les les villages environnants ont déjà bénéficié de cette énergie. Dans cette atmosphère, qui s’est installée au sein de ce mouvement de protestation, un citoyen de l’une de ces localités a déclaré qu’il ne pouvait plus supporter ce mode de vie, surtout en cette période de froid. D’après des informations recueillies sur place, d’autres revendications ont été également soulevées par les représentants de ces populations. Il s’agit, entre autres, de la construction de maisons de jeunes pour chacune de ces localités, d’une agence postale pour cette même région vu qu’elles sont limitrophes, d’un groupe scolaire de 3 classes à Takliat, de l’aménagements et du revêtement des pistes, de l’aménagement et de l’extension de salles de soins et de l’aménagement des cours des écoles primaires de Azaghar et Adrar Azegagh. Lesdits protestataires demandent, tout simplement, l’amélioration des conditions de vie des populations, d’autant plus que ces villages sont situés dans des zones éloignées. Il est à noter que certains efforts ont été déployés dans ce sens au titre des différents programmes de développement local de la commune, que ce soit les PCD ou autres sources de financements, mais cela reste insuffisant, eu égard aux besoins, de plus en plus, pressants de ces populations, qui constituent les plus importantes aussi bien en nombre d’habitants qu’en superficies de la commune de Draâ El-Caïd, distantes de plusieurs kilomètres du chef-lieu de l’APC ( Berzakh). Par ailleurs, suite à ce blocage de la circulation, des élus des deux communes de Draâ El-Caïd et de Kherrata, ainsi que les autorités de la daïra, ont tenté à maintes reprises et avec insistance, de convaincre ces de libérer la voie pour mettre fin au calvaire insupportable durant plusieurs heures par les usagers de cette routes, mais en vain.
Il a fallu attendre le début de l’après-midi, pour qu’une délégation composée des représentants de ces deux localités et des élus de la commune de Draâ El-Caïd se rendent à Béjaïa pour rencontrer le wali, et que la circulation sur la RN9 soit libérée, vers 13 heures.
Le recours à la coupure de la circulation sur les routes dans notre pays, qui cause des désagréments aux usagers qui ne sont nullement concernés, et qui est un phénomène inadmissible, est devenu un moyen radical pour les citoyens d’exposer leurs revendications aussi légitimes soient-elles. Il faut, tout de même, éviter à l’avenir de recourir à ce genre d’actions, du moment qu’il existe d’autres moyens légaux pour se faire entendre, et être pris en charge, que ce soit au niveau local si le problème relève de leurs compétences- en fonction des moyens financiers des communes- ou au niveau de la wilaya. D’ailleurs, le premier responsable de la wilaya de Béjaïa a, à maintes fois déclaré lors de ses visites d’inspection et de travail au chef-lieu de la daïra de Kherrata, que les portes sont ouvertes pour recevoir les citoyens et écouter leurs doléances. D’ailleurs, grâce à cette nouvelle démarche de dialogue direct avec les représentants de la société civile plusieurs problèmes et dossiers en suspens depuis des années ont été réglés.
S. Zidane
