Les festivités de célébration de la Journée du chahid ont commencé en milieu de matinée d’hier, mercredi, au niveau du foyer de jeunes du village Aït Ali. Etaient présents les élus locaux, les membres de la Kasma, ceux de l’organisation nationale des moudjahidine, des associations des enfants de chouhada, ainsi que de nombreux villageois, notamment les écoliers. Dans son intervention, M. Ali Lounici, fils de chahid, âgé de 73 années, a d’abord parlé des causes qui avaient poussé le peuple algérien à prendre les armes contre l’occupant français. Il abordera la date du 8 mai 1945 qui marquera un tournant décisif vers le déclenchement irréversible de la révolution : «Le peuple algérien n’a pas cessé de combattre l’invasion française depuis 1830 et l’Histoire a retenu toutes les insurrections régionales menées à travers tout le pays même si elles ne furent pas coordonnées comme celle du 1er novembre 1954», dira l’orateur. Il précisera qu’en Kabylie tous les nationalistes qui militaient au sein du parti PPA/MTLD avaient été secoués par les massacres perpétrés par la soldatesque française à Sétif, Kherrata, Guelma et bien d’autres régions, «ce qui avait mené à la création, dès 1947, d’un maquis kabyle par Krim Belkacem, Ali Mellah et Amar Ouamrane, qui seront parmi les premiers dirigeants de la grande révolution armée déclenchée dans la nuit du premier novembre 1954», continuera M. Ali Lounici, avant d’aborder les péripéties qu’aura endurées la localité de Frikat durant plus de sept années de guerre avec la destruction de presque tous les villages. Il rappellera également le grand nombre de martyrs qu’a consenti la région, pour le recouvrement de l’indépendance nationale. «Frikat a connu durant toute la révolution les pires atrocités commises par l’armée française. Outre le colonel Amar Ouamrane, d’autres se sont rebellés contre le colonialisme, ce qui a provoqué les foudres vengeresses de celui-ci contre eux. Il ne faut pas oublier tous les chouhada qui ont donné leur vie pour que nous puissions jouir de la liberté. Ils sont plus d’une soixantaine dans la région à être tombés les armes à la main», ajoutera le fils de chahid pour conclure son intervention. S’en suivra un riche débat avec de nombreuses questions posées par les jeunes adhérents du foyer de jeunes ainsi que par ne nombreux écoliers.
Essaid Mouas
