La commémoration de la Journée nationale du chahid à M’Kira, le jeudi 18 février, a été marquée par une cérémonie de recueillement au niveau du carré des martyrs érigé au centre de Tighilt-Bougueni, chef-lieu de commune.
Ce dernier fut le siège de la section administrative spéciale (SAS), durant la révolution, avec sa non moins sinistre prison, d’où rares étaient les prisonniers qui pouvaient en sortir sur les deux pieds et tout en connaissant il y avait des centaines d’exécutions sommaires, le plus souvent avec une sauvagerie inimaginable. «La renommée de cette sinistre prison était connue à travers toute la Kabylie et les prisonniers qui entraient finissaient dans un ravin qu’on a baptisé ‘ravin des martyrs’ comme beaucoup d’autres avaient été exécutés froidement à Vou Sétaf, sur le flanc Nord de cette colline qui fait face au village de Tighilt-Oukerrouche ou au niveau de Thazemourth Idhabalène qui est, malheureusement, remplacé par des habitations. Mais si des dizaines de martyrs avaient été passés par les armes, d’autres avaient péri sous la torture et achevés avec des pelles ou des pioches», nous confie Si Amar, venu se placer près de nous avant le début de cette cérémonie qui débutera par le dépôt d’une gerbe de fleurs puis la levée des couleurs par un détachement de la gendarmerie nationale au son de l’hymne nationale qui sera suivi de la lecture de la Fatiha du Saint coran, récitée par l’imam de la mosquée du village. Le premier magistrat de la localité en l’occurrence M. Amar Akrour, prendra ensuite la parole pour rappeler toute l’importance de cette journée, tout en précisant que bien même elle existe, cela étant pour toute la population de M’Kira, chaque minute doit rappeler le sacrifice de tous les valeureux martyrs, alors qu’à elle seule, M’Kira, «avait donné si on se réfère à cette stèle, pas moins de 485 noms, mais il y en a beaucoup plus», déclare l’orateur. Cependant, comme nous étions conviés au village Azazna, relevant de la localité de Timezrit (Boumerdès) mais plus près de Tighilt-Bougueni, le chef-lieu de M’Kira que de celui de la commune-mère Timezrit, nous nous rendîmes aussitôt, en empruntant le CW107. Ainsi, quelques minutes après avoir parcouru les cinq kilomètres, nous arrivâmes au niveau du cimetière des chouhada dudit village qui vient d’être réhabilité avec quelques aménagements, où nous fûmes accueillis chaleureusement par les citoyens qui attendaient l’arrivée des autorités locales ainsi que d’autres responsables des différentes organisations et des associations alors que la présence des groupes de jeunes scouts avec leurs belles tenues donnaient une atmosphère de fête bien que la sono diffusait des chants patriotiques. Au demeurant, quelques minutes après, les autorités communales, à leur tête M. Amar Berara, le P/APC, ainsi que M. Ali Tadjarmount, le président de l’association «Thadukli», les membres de l’ONM et des associations des enfants de chouhada arrivèrent, après avoir également déposé une gerbe de fleurs au niveau du carré des martyrs du chef-lieu de commune. Ainsi, l’entame de cette cérémonie fut par le dépôt d’une gerbe de fleurs portée par les jeunes scouts, la levée des couleurs avec l’hymne nationale puis la récitation de la Fatiha par un imam. Le président du comité dudit village, après avoir souhaité la bienvenue à tous les présents, a tenu à rendre un grand hommage à tous les martyrs de la révolution avant de parler des sacrifices consentis par le douar Azazna durant toute la guerre de libération qui s’était soldée par ces tombes de martyrs, tombés au champ d’honneur. Pour sa part, M. Ali Berara, le P/APC, ne manquera pas de rappeler tous les sacrifices consentis par tous les villageois qui avaient assisté à leur destruction par la soldatesque française, comme il n’omettra pas de rappeler les nombreuses batailles qu’avaient connues toute la localité mais également pour revenir aux camps de regroupement érigés après l’opération «Jumelles» et dont ce village «Azazna» pourrait en témoigner de la dure vie imposée à la population de cette époque. D’autres personnes âgées interviendront ensuite pour apporter leurs témoignages.
Essaid Mouas