Peu avant huit heures, en ce dix-huit février qui coïncide avec la célébration de la Journée nationale du Chahid, les autorités locales (civiles et militaires), le chef de daïra, le maire et ses adjoints ainsi que les moudjahidines et les enfants de chahids se sont tout d’abord regroupés dans la cour de l’APC. À huit heures trente minutes, cette procession a pris la direction du monument dédié aux martyrs sis à proximité du siège de la sûreté de daïra. Après le rituel dépôt de gerbes de fleurs au piédestal du monument, une minute de silence a été observée à la mémoire des martyrs de la guerre de libération nationale. C’est M. Ali Yabadène, en sa qualité de président du bureau local de l’ONM, qui prendra la parole pour d’abord parler longuement de la signification de cette date historique, puis évoquer l’état dans lequel se trouvaient quelques carrés des martyrs de la commune, à l’exemple de celui de Hennia, de ce carré où a eu lieu ce recueillement manquant d’entretien et de prise en charge ainsi que de la stèle du premier novembre du rond-point de la ville détruite en 2007 par un camion qui y avait dérapé. » Depuis maintenant plus de neuf ans, j’ai frappé à toutes les portes pour sa reconstruction. Rien n’est encore fait », nous confiera-t-il en marge de ce recueillement. Le maire de Draâ El-Mizan dira, de son côté que des fiches techniques ont été établies et attendent leurs inscriptions tout en ajoutant que la direction des moudjahidines devrait aussi mettre la main à la poche pour leur restauration et leur rénovation. Néanmoins, il ne faudra pas oublier les efforts de l’APC en clôturant le site où sera érigé le monument des cinq colonels, à savoir Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Mohamed Zamoum dit Si Salah et Slimane Dehiles, tous natifs de l’ex-commune mixte de Draâ El-Mizan. Notons, dans ce sillage, que l’APC a voté deux cents millions de centimes pour couvrir en vitres la fresque des cinq colonels réalisée en face du tribunal et inaugurée officiellement le premier novembre 2014. Par ailleurs, des moudjahidines ont pris la parole pour donner, eux aussi, quelques témoignages sur l’engagement de la région dans la lutte armée contre l’occupant. L’actuelle commune de Draâ El-Mizan compte deux cent soixante-quatre chahids. Prochainement, pas moins de trente cinq lieux (édifices publics, places et rues) seront baptisés aux noms de ces martyrs. La liste est envoyée à la wilaya pour validation. En tout cas, c’est une journée qui a quand même permis de revenir sur l’histoire de cette région qui a tant donné pour l’indépendance du pays. Au terme, de ce recueillement, l’imam Cheikh Ali Boudour de la mosquée » Ali Mellah » du centre-ville lira la fatiha avant que les présents ne se dispersent dans le calme, tout en ayant une pensée particulière à tous ces martyrs tombés au champ d’honneur à la fleur de l’âge et qui s’étaient donnés corps et âme pour que vive l’Algérie libre et indépendante.
Amar Ouramdane