Illoula Oumalou, petite commune de la daïra de Bouzguène située à 70 km à l’Est de Tizi-Ouzou, est l’un des hauts lieux de l’Histoire de la guerre de libération nationale qui a donné 274 de ses enfants tombés au champ d’honneur, pour libérer l’Algérie du joug colonial. Chaque village de cette commune, perchée à plus de 1000 m d’altitude, est une page glorieuse de l’Histoire de la guerre de libération nationale. « Du sang noble a irrigué la terre, couleur ocre, d’Illoula Oumalou », témoignent des villageois rencontrés sur place. «Il n’y a pas un village de la commune qui n’a pas pris part à la guerre de libération nationale», ajoute-t-on. C’est le cas du village Hijeb qui était, de par sa position stratégique qui offre une vue dégagée permettant de dominer plusieurs localités alentours, l’un des principaux refuges aux combattants de l’Armée de libération nationale (ALN). « Ce village qui était harcelé par l’armée coloniale en raison de sa position engagée en faveur de l’ALN et de l’indépendance, et qui a donné 39 martyrs, était aussi réputé pour ses caches sûres », témoignent des villageois, rencontrés, jeudi dernier, dans cette localité à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du Chahid. Pour se rappeler le sacrifice de ses enfants qui ont consenti au sacrifice suprême, cette localité a célébré jeudi dernier, la Journée nationale du Chahid par l’inauguration de sept stèles érigées à la mémoire des martyrs des villages Tabouda, Aït Ali Oumhand, Ihemziène, Aït Lahcène, Lemssela, Merghenna et Agoussim, en présence des autorités locales, dont le président de l’Assemblée populaire de wilaya, M. Mohamed Klaleche, et le secrétaire général de wilaya, M. Tibourtine Zineddine, de la famille révolutionnaire et des villageois. Le village d’Aït Lahcène est réputé pour sa grotte qui avait servi de refuge pour les moudjahidine. La spécificité de cette grotte qui était plutôt un gouffre difficile d’accès est d’y accéder au moyen d’une corde, pour s’insinuer le long d’un puits et atteindre un espace humide et glissant. Selon certains témoignages, cette grotte aurait abrité plus de 600, voire 1000 combattants de l’ALN. Dans le village Ath Laaziz, l’armée d’occupation a conduit 480 civils, des hommes, des femmes, des enfants et des vieux faits prisonniers dans le village de Mzeguene et les hameaux et localités environnantes, vers un camp improvisé au lieudit Agouni n’Tizi, situé au niveau du col de Chellata, et les a détenus pendant 15 jours sans nourriture ni la moindre goutte d’eau et sous la surveillance d’un important renfort qui avait aussi pour mission d’empêcher toute tentative pour leur libération. Seuls 80 ont survécu, témoigne-t-on. Ce ne sont là que quelques témoignages recueillis à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du Chahid, « car chaque village a un passé glorieux à raconter et une journée ne suffira pas pour les collecter », relève un villageois. Illoula Oumalou, qui ne veut pas oublier le sacrifice de ses valeureux enfants, s’est parée, jeudi, des couleurs nationales et s’est laissée bercer par les chants patriotiques exécutés à cappella par des vieilles dames, glorifiant les martyrs et les moudjahidine et rappelant les exactions de l’armée coloniale contre les villageois. « Nous avons vécu le pire durant la période coloniale. Nous avons pleuré la perte de nos enfants tombés au champ d’honneur, subi la misère, la faim, la torture et nous avons été chassés de nos villages qui ont été brûlés par l’armée coloniale. Aujourd’hui, il faut préserver cette paix arrachée après tant de sang et de larmes versés », ont indiqué des femmes issues de cette localité. Pour sa part, le secrétaire général de wilaya, M. Tibourtine, dira : «La commune d’Illoula Oumalou a enfanté des héros qui ont consenti au sacrifice suprême pour libérer l’Algérie du joug colonial et arracher l’indépendance nationale et la Journée du Chahid est une halte nécessaire pour se rappeler leurs sacrifices ».