à l’appel de l’alliance nationale patriotique, ce mouvement regroupant en son sein les patriotes, les gardes communaux et les victimes du terrorisme, plus d’une centaine de personnes a tenu, avant-hier, un rassemblement dans une place à proximité de la station de fourgons vers les Issers (Boumerdès). En effet, ces personnes sont venues écouter M. Aliouat Lahlou et ses camarades parler des revendications de cette alliance. « Nous avons presque sillonné maintenant toute la Kabylie, berceau de la résistance d’hier et d’aujourd’hui. Là où nous sommes passés, nous avions été suivis et écoutés. C’est la preuve que notre mouvement est debout et continue son combat pour notre dignité. Nous menons un combat pacifique. Et nous ne demandons qu’à vivre dignement dans notre pays pour lequel nous avons fait tant de sacrifices. Notre résistance a permis de sauver la république et ses institutions. Et ce n’est pas aujourd’hui que nous allons abdiquer », clamera M. Aliouat Lahlou, porte-parole de l’ANP. Puis, c’est M. Arab Yahia, membre du bureau national, qui prendra la parole en revenant tout d’abord sur les sacrifices de la région qui a enfanté le colonel Ali Mellah et des centaines de martyrs. « Tout comme en 1954, lorsque nos aînés avaient pris des armes pour combattre les occupants, au début des années 90, nous, aussi, leurs héritiers, nous avons pris les armes pour combattre le terrorisme. Et je sais bien qu’ici, vous étiez nombreux à le faire. Vingt ans après, le terrorisme est vaincu. La réconciliation nationale a permis à nos ennemis d’avoir leurs droits. Où sont les nôtres? », s’interrogera l’intervenant. Celui-ci abordera, ensuite, les objectifs tracés par l’alliance. « Tout d’abord, je vous dirais que nous n’abandonnerons jamais le dossier des radiés. Ensuite, je vous ajouterais que notre salut est que notre résistance soit constitutionnalisée. C’est une dette envers nos enfants. Nous les avons abandonnés tant d’années et ils ont été traumatisés durant toute cette période et, aujourd’hui, nous demandons que notre résistance soit une constante comme les autres. Et ce n’est qu’à cette condition que nous pourrions dire que notre combat est reconnu », entonnera-t-il. « Nous avons sauvé l’Algérie et nous sommes prêts à la défendre si elle est encore en danger. Nous ne voulons pas vivre au dessus des autres Algériens, mais tout juste être reconnus comme tels », poursuivra M. Arab Yahia sous des applaudissements nourris avant d’ouvrir le débat. De nombreuses personnes ont posé des questions justement sur les revendications et les réponses données par les autorités. « Pour le moment, rien n’est officiel à l’exception de la correspondance envoyée par le ministre de l’Intérieur concernant les modalités pour bénéficier de logements. Nous attendons toujours », conclura-t-il.
Amar Ouramdane