Les étudiants ne décolèrent pas

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L’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a connu, ces dernières semaines, plusieurs mouvements de grèves, initiés principalement par la coordination locale des étudiants (CLE) qui rassemble tous les comités de tous les départements et facultés ainsi que les comités des cités universitaires garçons et filles.

Selon des étudiants, la raison en est que l’administration ne reconnaît pas les comités autonomes des étudiants, refusant de voir en eux un intermédiaire entre elle et les étudiants. «L’étudiant est l’élément noyau à l’université. Le recteur, les doyens, pareils pour tous les fonctionnaires à l’université ne sont là que pour servir l’étudiant et lui offrir les conditions nécessaires qui lui permettent une formation exemplaire. Mais chez nous, apparemment, l’université a perdu cette vocation», dira un étudiant du département de sciences de gestion. «Une nouvelle équipe de décideurs s’est installée cette année au niveau de différents postes de responsabilités de la fac. Et cette équipe a décidé de mettre en quarantaine toute structure d’étudiants exécrant son droit syndicale. Je veux juste dire à cette nouvelle équipe et au recteur notamment, de cesser de gérer l’université comme l’on gérerait une prison car les étudiants ne sont pas des prisonniers, nos familles attendent de nous de bons résultats qui les rendent heureux», ajoutera notre interlocuteur. Après moult mouvements de grève réclamant l’ouverture du dialogue entre les étudiants et l’administration, les étudiants de la faculté de sciences économiques commerciales et de gestion, représentés par le comité de l’institut des sciences économiques et commerciales, sont montés au créneau hier. Ils ont organisé une marche de leur département jusqu’au rectorat où ils ont tenu un sit-in, alors que les examens au sein de cette faculté sont gelés depuis samedi dernier. Dénonçant le fait qu’on leur refuse le droit à la parole, les étudiants ont marché avec du ruban adhésif sur la bouche. D’après les deux communiqués qui nous ont étés remis par les étudiants, «la doyenne de la faculté ne veut guère reconnaître le fait qu’il ait un comité d’étudiants avec qui elle doit travailler». L’on peut également y lire : «L’administration use de menaces pour soumettre et dissoudre les comités autonomes». L’écrit indique par ailleurs que le boycott des examens, des cours et des TD se poursuivra jusqu’à la satisfaction de la doléance des étudiants, en l’occurrence la reconnaissance du comité autonome. Une étudiante nous dira quant à elle : «Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Les comités des étudiants essayent de convaincre les étudiants que l’administration est la source de tous problèmes qu’ils rencontrent dans leur scolarité et l’administration de son côté impute toute la responsabilité aux étudiants des comités !».

Noureddine Tidjedam

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