Le logement de la discorde

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Bizarrement à Aokas, les choses ne se passent pas comme elles devraient se passer. Alors que le restaurant des grottes avait trouvé un nouveau locataire après une adjudication aux enchères, l’ancien tenancier continuera à l’exploiter pendant plus d’une année faisant prévaloir une décision de justice. Ce n’est qu’après avoir libéré les lieux, le mois passé que le nouveau locataire y a pris possession pour entamer des travaux d’aménagement. Mais pourquoi la mairie a-t-elle mis ce restaurant aux enchères alors qu’elle était attaquée en justice par l’ancien locataire qui exigeait une prolongation du bail pour récupérer les frais engagés dans des travaux ? C’est à ne rien comprendre. Dans le même «désordre administratif et de gestion», il a été procédé à l’attribution, à un couple d’enseignants, d’un logement appartenant à l’institut supérieur de formation paramédicale, mais géré depuis longtemps par la mairie, suite à un laxisme (le mot est de l’actuel directeur) des anciens responsables dudit institut. Le nouveau directeur a porté l’affaire en justice pour récupérer «son bien». Voulant en savoir plus, nous nous sommes rapprochés de ce dernier qui mettra sous nos yeux un certificat d’inscription au tableau général des immeubles du domaine national. Immatriculé en mars 2004, au tableau général par la direction des domaines, cet immeuble à usage administratif, d’une superficie bâtie de 1657 m² et d’une autre non bâtie de 2668 m&sup2,; englobe également cet appartement qui est situé juste au dessus de la cuisine, du restaurant et du foyer de l’institut. Propriété de l’état, cet ensemble a été affecté à l’école de formation paramédicale, dénomination de l’époque, sous tutelle du secteur de la santé. Il est précisé dans la décision d’affectation qu’elle est sans titre pour la partie communale et résultant implicitement de l’origine des droits pour la partie étatique.

Pour l’origine des droits, il est souligné que cet ex-siège de l’administrateur de la commune mixte d’Oued Marsa a été réalisé sur le fonds de la commune, et les nouvelles constructions ont été réalisées sur le budget de l’état, alloué à l’établissement, ceci sur un terrain, propriété de la commune en vertu d’un acte de 1896. «Nous considérons l’affectation à l’école paramédicale comme totale y compris le logement. En aucun cas, il n’est fait exception à une partie quelconque», soulignera Kamel Saadi, directeur de l’institut paramédical d’Aokas. Il enchainera, en déclarant que l’institut a essayé d’occuper les lieux mais a été confronté à une mauvaise volonté de l’édile communal qui l’avait, préalablement, affecté à une citoyenne en invoquant, semble-t-il, un cas d’urgence ou de recasement alors que cette personne réside en réalité dans la commune voisine de Tizi N’Berber ; ce qui implique que c’est aux services de cette municipalité de prendre en charge les cas d’urgence de la localité. Il est vrai que la priorité doit être donnée, dans ce cas de figure, à l’institut, non pas de par sa qualité de propriétaire mais pour l’intérêt général du fait qu’il se trouve dans une situation d’exigüité totale, incapable d’héberger l’ensemble des stagiaires. Mais qu’est-ce qui se passe à Aokas au point où des bizarreries sont colportées, ça et là faisant peser le doute sur la gestion de la collectivité ?

A. Gana

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